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Le Conseil de l'Europe accuse la France de violer les droits des personnes en situation de handicap

Dans une décision publiée ce lundi, le Conseil de l’Europe dénonce une violation des droits des personnes en situation de handicap et de leurs familles par l'État français, a appris France Inter.
Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme en fauteuil roulant, à Paris, le 26 septembre 2018. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le Conseil de l'Europe dénonce une violation des droits des personnes en situation de handicap par la France, dans un avis rendu public lundi 17 avril et qu'a pu consulter France Inter. Le Conseil de l'Europe conclut à l'unanimité que la France enfreint trois articles de la Charte des droits sociaux et empêche les personnes handicapées de mener une vie indépendante. Il regrette notamment l'absence de "politique cohérente et coordonnée en matière de handicap". Le ministère délégué aux Personnes handicapées affirme à France Inter que cette décision fera l'objet "d'une lecture attentive".

"Cette décision démontre que dans tous les domaines de la vie, les personnes en situation de handicap sont entravées dans l'exercice de leur droit", lance à France Inter Luc Gateau, président de l'Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis). En 2018, plusieurs associations françaises avaient déposé une réclamation pour dénoncer cette situation qui perdure, malgré la loi de 2005 pour l'égalité des droits et des chances sur le handicap. Parmi les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap, Luc Gateau évoque "le fait de ne pas pouvoir accéder à des services d'accompagnement adaptés, aux services publics, à un logement, à la santé". L'Unapei déplore également l'absence de véritables moyens pour des bâtiments et transports accessibles, ou encore le manque de place dans les foyers d'accueil.

Ces manquements peuvent rejaillir sur les familles et mener à des situations de précarité, alerte Roselyne Touroude, vice-présidente de l'Unafam (Union nationale des familles et amis des personnes malades et/ou handicapées psychiques). "Beaucoup de familles, de parents vont avoir leur enfant à domicile et vont devoir être obligés de cesser leur activité professionnelle pour s'occuper de leur enfant", explique-t-elle à France Inter.

Mise en place nécessaire d'accompagnements adaptés

"Pour que les personnes en situation de handicap puissent vivre dignement", l'Unapei, APF France handicap, l'Unafam et la FNATH (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés) exigent que "les recommandations émises soient traduites sans délai en politiques publiques cohérentes, coordonnées, chiffrées, pour qu'enfin les droits des personnes en situation de handicap soient respectés". Ces recommandations concernent notamment "la mise en place des accompagnements adaptés aux besoins et attentes", une meilleure scolarisation des enfants ou encore un réel accès aux services publics et aux transports.

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