Scolarisation des enfants handicapés : le gouvernement dénonce "une gifle pour tout le monde" après les propos d'Eric Zemmour

Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, a estimé sur franceinfo que les propos Eric Zemmour étaient "une gifle pour les personnes handicapées", samedi 15 janvier, ainsi que pour leurs familles, les enseignants, les accompagnants, les associations et les élus locaux.

La veille, lors d'un déplacement dans les Hauts-de-France, le candidat d'extrême droite avait dénoncé la présence des élèves handicapés dans les filières classiques des écoles. "Je pense que l'obsession de l'inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là, qui sont les pauvres, complètement dépassés par les autres enfants", avait déclaré Eric Zemmour lors d'une discussion avec des enseignants acquis à sa cause à Honnecourt-sur-Escaut (Nord). "Donc je pense qu'il faut des enseignants spécialisés qui s'en occupent".

"Très en colère", Sophie Cluzel, elle-même maman d’une fille trisomique 21, s’est insurgée sur franceinfo contre ces propos qui font état d'une volonté de ségréguer l'apprentissage des enfants handicapés. "C'est tout l'inverse de la politique que nous portons depuis cinq ans. C'est honteux, c'est inacceptable", dit-elle. La secrétaire d’Etat pointe Eric Zemmour qui, selon elle, "prône la haine de l'autre en permanence, l’exclusion. Il a eu d'abord des propos indignes sur les femmes, puis sur les homosexuels, maintenant, c'est sur les enfants handicapés. Qu'est-ce que ça va être après ?".

Le PCF, LR et le RN s'indignent

La secrétaire d'Etat chargée du Handicap n'est pas la seule à avoir réagi aux propos du candidat du parti Reconquête ! Damien Abad, le chef de file des députés LR, lui-même en situation de handicap, a dénoncé sur Twitter des propos "scandaleux", demandant à Eric Zemmour des "excuses publiques". La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a jugé sur Twitter "impardonnable" de "s'attaquer aux enfants fragilisés par un handicap". Le candidat communiste, Fabien Roussel, s'est dit, sur le même réseau social, "révulsé par la proposition" d'Eric Zemmour, en le comparant à une "société d'apartheid".

Eric Zemmour a nuancé ses propos, samedi, à Villers-Cotterêts (Aisne). "Ce que j'ai voulu dire, c'est que je ne veux pas que l'obsession de l'inclusion nous prive et nous conduise à négliger la nécessité d'établissements spécialisés", a-t-il déclaré. "Je pense que c'est une position idéologique, comme toujours. On a décidé que c'était mieux de mettre tout le monde ensemble. Moi, je pense que non", "pas pour les mettre à l'écart mais pour s'en occuper mieux".