Cet article date de plus d'un an.

Reportage "On est convaincu d'avoir évité des rechutes" : une application aide les victimes d'infarctus à suivre leur rééducation

Pour mieux encadrer à distance la rééducation des personnes victimes d'infarctus, l'application Ensweet permet notamment un suivi précis de l'activité sportive des patients.
Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'application Ensweet, permet à des personnes cardiaques de suive leur rééducation à domicile. (ANNE-LAURE DAGNET / RADIOFRANCE)

Quand il pédale tous les jours sur son vélo d'appartement, Frédéric porte une ceinture sur la poitrine. Elle lui permet de mesurer les pulsations de son cœur et quand il pédale trop fort sa tablette se met à sonner. Ce dispositif, grâce à une application, Ensweet, permet à des personnes cardiaques de suivre leur rééducation à domicile.

>> REPORTAGE. Une application pour accompagner les personnes atteintes d'obésité : "On nous explique que tout n'est pas de notre faute", apprécie une patiente

Elle est complémentaire avec les dispositifs en test déjà existants. Ils sont entièrement pris en charge par la sécurité sociale et seront généralisés si le résultat est concluant. Le but est de pallier le manque de médecins ou d'infrastructures et améliorer le suivi des malades.

Frédéric porte une ceinture sur la poitrine. Elle lui permet de mesurer les pulsations de son cœur. (ANNE-LAURE DAGNET / RADIOFRANCE)

"Je ralentis la cadence"

Après son infarctus et une opération du cœur, Frédéric pédale pendant une demi-heure, "le signal m'indique quand j'ai dépassé la limite autorisée sur mes pulsations. Là, je suis à 119-120, alors que je devrais être à 117, donc je ralentis la cadence et je reprends mon souffle". Frédéric aurait pu faire du sport tout seul. Mais il y a un risque quand on se remet d'un infarctus. "Avec cette application, il y a une sécurité. Parce que quand on a fait un infarctus, on ne sait pas ce qu'on peut faire ou pas. Là, ça nous sécurise", précise Frédéric. Et d'ajouter : "On peut laisser un message à notre coach pour lui dire ce qu'on a ressenti, l'effort que l'on a fait. Il est là et disponible, il m'a toujours répondu."

Le coach de Frédéric, c'est Jordan, il est professeur d'activité physique adapté à la clinique de la Mitterie, à Lille. Depuis un an, il suit une dizaine de patients comme Frédéric. Des personnes à faible risque, qui peuvent suivre leur rééducation à la maison sous son contrôle.

"L'objectif est d'amener les patients à une prise de conscience, pour qu'ils se disent "la rééducation m'a permis de modifier mes habitudes de vie et ça passe peut-être par une pratique d'activité physique régulière et j'en ai besoin""

Jordan, professeur d'activité physique adapté à la clinique de La Mitterie

à franceinfo

L'enjeu pour Jordan est énorme : "On est convaincu d'avoir évité des rechutes et d'avoir accompagné les patients" explique le coach. Son objectif est de faire en sorte que ses patients garde les habitudes prises durant la rééducation : "On ne veut pas que la rééducation soit une parenthèse de vie en se disant 'Voilà, je suis dans ma bulle, j'ai fait ma parenthèse santé en rééducation. Après, je retourne un peu dans mes travers de ce qui a pu causer mon problème cardiaque'". Le coach sportif a vu 80 % de ses patients poursuivre une activité sportive régulière après cette rééducation à domicile avec l'application.

Infarctus : le reportage d'Anne-Laure Dagnet

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.