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Vidéo Revalorisation des soignants : "Ce ne sont pas des mesurettes", soutient le ministre de la Santé

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Article rédigé par franceinfo
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Par exemple, l'élargissement des compétences des pharmaciens, "ce n'est pas pour se substituer aux médecins, c'est du partage de tâches au bénéfice des Français", défend Aurélien Rousseau.

"Ce ne sont pas des mesurettes", défend vendredi 1er septembre sur franceinfo Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, au lendemain des annonces du gouvernement sur les revalorisations salariales des soignants à l'hôpital. La Première ministre Élisabeth Borne a ainsi annoncé jeudi plus d'un milliard d'euros de revalorisations, en particulier pour le travail de nuit et le dimanche. Le ministre de la Santé explique qu'il s'agit "d'une mesure parmi d'autres pour l'attractivité et la fidélisation" du personnel.

>> Hôpital : les revalorisations de salaires étaient "nécessaires, mais le sujet n'est pas que financier", réagissent les soignants dans les couloirs du CHU de Rouen

franceinfo : Quelles sont les grandes lignes des annonces faites hier par la Première ministre ?

Aurélien Rousseau : Je voulais des annonces simples, lisibles. La nuit, pour les paramédicaux, notamment les infirmières et aides-soignantes, c'est plus 25% par rapport à ce qu'elles touchaient précédemment.

"Cela représente en début de carrière 150 euros de plus par mois sur la fiche de paie, 300 euros en milieu de carrière et plus de 400 euros en fin de carrière. L'hôpital vit 24h/24 et c'était indispensable de le reconnaître."

Aurélien Rousseau, ministre de la Santé

à franceinfo

C'est une mesure parmi d'autres pour l'attractivité et la fidélisation. Il y a aussi une revalorisation de 20% des primes du dimanche ; pour les personnels médicaux, il y a le maintien et la pérennisation de l'augmentation de 50% de la rémunération des gardes et les astreintes du week-end vont être payées au même tarif que dans le privé. C'est très important parce que derrière, ça nous permet de travailler à la permanence des soins des établissements de santé. J'assume que la rémunération des personnels non médicaux la nuit était aujourd'hui une des priorités les plus essentielles à laquelle répondre.

Pour autant, les salaires des infirmiers ne changent pas, ce que dénonce le Syndicat national des professionnels infirmiers. Son porte-parole Thierry Amouroux déplore sur franceinfo "un vrai problème de salaire" en France par rapport à la Suisse et la Belgique. Avez-vous l'impression de répondre à la préoccupation du monde médical ?

Premièrement, ce ne sont pas des mesurettes et ce n'est pas comme si ça avait commencé hier soir. Le Ségur de la Santé [a entraîné une augmentation] de 183 euros sur la fiche de paye d'une infirmière.

"Les comparaisons internationales sont intéressantes, mais il faut aussi les renvoyer à la durée de travail."

Aurélien Rousseau

à franceinfo

Je ne dis pas que ça répond à tout. Ça peut rendre le métier plus attractif et ça rentre dans un cadre global : on va travailler sur les formations, sur l'échelle du service pour redonner le sens de l'équipe. Cette reconnaissance financière était indispensable. Mais par ailleurs, il faut du sens et retrouver le temps du soin, et c'est ce que nous mettons en œuvre à toutes les échelles.

Élisabeth Borne a également décidé d'ouvrir aux pharmaciens, sous conditions, la prescription directe des antibiotiques aux patients atteints d'infections urinaires ou d'angines. Quelle est la logique derrière cette annonce ?

La logique, c'est de faciliter l'accès des Français sur des pathologies assez classiques, que souvent d'ailleurs ils reconnaissent. D'abord il faut que le pharmacien soit intégré dans une équipe, avec un vrai protocole qui a été validé. Évidemment, il faut qu'il traite les cas les plus simples. Pour savoir si c'est bactérien ou viral, il va faire un test d'orientation diagnostic rapide pour ensuite pouvoir prescrire un antibiotique.

"C'est très important, par exemple, dans le cas de la cystite. C'est quelque chose qui est vécu régulièrement, souvent le week-end. C'est extrêmement douloureux et il y a ce côté rageant car vous savez quel médicament il faudrait prendre, le pharmacien le sait aussi, mais vous n'avez pas l'ordonnance."

Aurélien Rousseau

à franceinfo

Il est par contre essentiel de dire que tout ça se fait sous la supervision d'un médecin. Le pharmacien va poser des questions pour éliminer le risque que ça ne soit pas simplement une cystite mais éventuellement quelque chose de plus grave, et là il vous orienterait directement vers un médecin. C'est une question de progression. Ce n'est pas pour se substituer aux médecins. C'est du partage de tâches au bénéfice des Français.

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