Décès inexpliqué aux urgences de Lariboisière : la commission d'enquête pointe un manque de moyens et émet dix recommandations
L'enquête diligentée après la mort inexpliquée d'une patiente oubliée aux urgences de Lariboisière à Paris pointe des écarts aux bonnes pratiques et préconise des améliorations. Une autre enquête, judiciaire celle-là, vise à déterminer les responsabilités pénales.
C'était le 18 décembre : une patiente de 55 ans décédait aux urgences de l'hôpital Lariboisière, dans le 10e arrondissement de Paris, après 12 heures d'attente. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a dévoilé lundi 14 janvier dans la matinée les conclusions d'une enquête interne sur ce décès, dont la cause médicale reste inconnue. Conduit par le Pr Dominique Pateron, elle pointe des écarts aux bonnes pratiques et préconise des améliorations.
Des délais de prise en charge trop longs
Retrouvée décédée à 6 heures du matin, la patiente a été oubliée. En fait, elle n'a pas répondu à un appel que l'équipe médicale lui a passé dans la nuit et a été considérée comme sortie de l'hôpital. L'enquête de l'AP-HP relève des dysfonctionnements dans le plus grand service d'urgence de la capitale. "Ces dysfonctionnements portent sur la surveillance de la patiente avant le contact médical, le fait qu'elle a été considérée comme sortie alors qu'elle ne l'était pas, et sur des délais ce soir-là de prise en charge médicale particulièrement longs", indique le professeur Dominique Pateron, président de la commission d'enquête.
Le rapport dénonce un manque d'effectifs
Ce soir là, il y a eu 249 passages aux urgences au lieu des 230 en moyenne. La commission préconise 10 recommandations, comme augmenter la surface du service pour qu'il y ait plus de box d'examen, prendre en charge dans d'autres locaux les urgences sociales pour se concentrer sur les cas médicaux.
La commission pointe par ailleurs un problème d'effectifs aussi : "Nous avons accompagné ce service-là ces dernières années, indique Eve Parier, directrice de l'hôpital, qui assure que des recrutements ont déjà été lancés. En 2014, nous étions à 18 équivalents temps plein de personnel médical. Au 1er février 2018, nous sommes à 24,5 équivalents temps plein. C'est donc une augmentation assez substantielle."
Les conclusions de l'enquête ont été communiquées à la famille de la victime lundi matin. Une autre enquête, judiciaire celle-là, vise à déterminer les responsabilités pénales.
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