Grèves : les hôpitaux en souffrance
Comme leurs collègues de la fonction publique, les hospitaliers se mobilisent pour défendre des revenus décents. Mais tous dénoncent surtout les risques générés par les réformes en cours, pour leur mission de service public.
"On a des patients que le privé ne veut pas, on a des patients très dépendants, et nous on refuse de travailler comme des cochons. On a des gens dans les lits (...), on a un respect de l'humain, on a choisi ce travail pour ça, on n'a pas le droit de nous l'enlever", explique Christelle Lemardeley, aide-soignante, déléguée syndicale CGT Clémenceau.
Plus généralement, les personnels soignants dénoncent l'austérité dans les établissements de santé publics, où trois milliards d'euros d'économies sont demandés d'ici à 2017.
Infirmières, aides-soignantes... le manque d'effectifs serait déjà chronique dans un grand nombre de services avec des conséquences quotidiennes pour la toilette des patients et l'entretien des chambres.
Tous tiennent tous à alerter sur les risques provoqués par l’épuisement des équipes. "Aujourd'hui, on se retrouve dans un système industriel de gestion à flux tendu, avec du personnel qui revient régulièrement sur ses jours de repos parce qu'il manque du personnel, et donc les gens sont épuisés. Lorsqu'on est fatigué on augmente son risque d'erreur. Au niveau de l'AP-HP, le nombre d'événements indésirables graves a été multiplié par deux entre 2013 et 2014", précise Thierry Amouroux, infirmer et secrétaire général CFE-CGC. Parmi les événements indésirables graves, ont été dénombrées des erreurs fatales dans le suivi des patients et dans l'administration de médicaments.
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