Hôpital public : 660 médecins menacent de démissionner si des négociations ne sont pas ouvertes avec la ministre
Ces chefs de service, responsables d'unités de soin et médecins hospitaliers ont publié une tribune dans "Le Journal du dimanche" pour dénoncer les contraintes budgétaires qui pèsent sur les établissements.
"La rigueur est devenue austérité, puis l'austérité, pénurie." Quelque 660 médecins hospitaliers brandissent la menace d'une démission si la ministre de la Santé n'ouvre pas de "réelles négociations", dans une tribune parue dans Le Journal du dimanche, dimanche 15 décembre. Ces professionnels, réunis dans le Collectif Inter-Hôpitaux, dénoncent notamment la "contrainte" imposée à l'hôpital public et envisagent donc "un mouvement de désobéissance inédit".
Afin de crier leur désespoir, des chefs de service, responsables d'unités de soins et médecins participant à la gestion des hôpitaux nommés ou élus, ne demandant rien pour eux-mêmes, s'engagent à démissionner si la ministre n'ouvre pas de réelles négociations pour desserrer la contrainte imposée à l'hôpital public.
Tribune de médecins hospitaliersdans "Le JDD"
Les signataires – qui travaillent par exemple à Robert-Debré, la Pitié-Salpêtrière ou Bichat, à Paris – estiment que les mesures annoncées fin novembre par le gouvernement sont loin de répondre aux besoins des hôpitaux. Edouard Philippe avait par exemple promis une reprise du tiers de la dette des établissements et un budget en hausse pour le secteur. Mais "[ces mesures] se résument pour 2020 à moins de 300 millions supplémentaires, détaillent les signataires, alors que de l'avis général il manque 1,3 milliard d'euros pour répondre à la seule augmentation des charges".
Début décembre, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait confirmé que les établissements de santé allaient récupérer, avec effet "immédiat", 415 millions d'euros, mis en réserve dans le budget de l'Assurance maladie cette année. "La ministre actuelle ne manque pas de témoigner sa compassion, mais le vrai ministère de la Santé est à Bercy, estiment les signataires. L'hôpital se meurt et la ministre ne lui administre que des soins palliatifs."
"Lorsque nous serons 1 000, concluent les auteurs du texte, nous adresserons notre lettre à la ministre pour lui enjoindre d'ouvrir les négociations avec le CIH [Collectif Inter-Hôpitaux]... ou de nous rejoindre."
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