A Nanterre, des étudiants dénoncent l'insalubrité de leur logement : "On aimerait vivre dans des conditions dignes"
De l'humidité, un manque d'isolation mais aussi des souris ont été signalés par des résidents de la cité universitaire. Le Crous dit avoir déjà investi plus d'un million d'euros en un an et ne pas pouvoir faire plus.
"Accepteriez vous que votre enfant vive dans cet enfer ?", a lancé à l'Assemblée nationale le député communiste Alain Bruneel à la ministre de l'Enseignement supérieur, mardi 13 avril. L'élu du Nord dénonçait la présence de cafards, punaises de lit et moisissures dans la cité universitaire de Villeneuve d'Ascq.
Des exemples comme celui-ci, il y en a malheureusement d'autres en France. Vincent, lui, a emménagé il y a un mois dans un appartement de la cité universitaire de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Il garde un très mauvais souvenir de la première visite : "Il y avait, au niveau des fenêtres, des infiltrations d'eau avec des trous dans le mur, des traces d'humidité et de la moisissure", raconte-t-il.
Un dialogue de sourds avec le Crous
L'étudiant a donc exigé des travaux. Mais selon lui, c’est insuffisant : "Il y a eu un coup de peinture qui a été passé. Je pense que la personne a gratté aussi au niveau du trou pour retirer la moisissure. Sauf qu'il y a quelques jours, il a pas mal plu et donc, voilà, ça recommence déjà à s'infiltrer, il y a des traces d'humidité et je pense très bientôt des moisissures. Ça ne fait même pas un mois que les travaux, entre guillemets, ont été faits."
"On est des êtres humains, on est des étudiants et des étudiantes. On est là pour étudier. On aimerait aussi bien vivre dans des conditions dignes et se faire respecter. Et en l'occurrence, pour l'instant, ce n'est pas le cas."
Vincent, étudiant à l'université de Nanterreà franceinfo
D’autres résidents de la cité universitaire se plaignent de souris, d’une isolation sonore et thermique insuffisante. Mais pour le directeur du Crous de Nanterre, Alexandre Aumis, Il n’y a pas de problème d’insalubrité : "C'est quelque chose que l'on ne comprend pas puisque le Crous a investi sur le site de Nanterre, sans doute bien plus qu'il ne le fait sur d'autres sites de l'Académie, assure-t-il. Si on regarde ce qu'on a fait comme travaux depuis le début de l'année 2020, on dépasse allègrement le million d'euros."
L'UNEF renvoie la balle au gouvernement
Un dialogue de sourd entre des étudiants excédés et le Crous qui dit faire de son maximum. Pour Mélanie Luce, présidente de l’UNEF, le problème est ailleurs : "Les Crous sont un service public. Ils ne peuvent fonctionner que si l'État leur donne les moyens. Le problème, c'est la stratégie du gouvernement, le fait d'avoir sous-financé les Crous pendant des années et des années. Ça a ralenti le plan de rénovation des résidences universitaires et ça fait qu'aujourd'hui, on est dans une situation critique." Et selon Mélanie Luce, beaucoup d’autres cités universitaires françaises sont touchées par ce problème d’insalubrité.
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