La fatigue chronique enfin identifiée comme maladie biologique
C'est dans la tête ? Non, c'est dans le sang, révèle une étude américaine publiée vendredi.
Fatigue extrême, maux de tête, difficultés de concentration... La fatigue chronique est une maladie biologique et non psychologique, qui peut être identifiée par des marqueurs dans le sang, selon une étude américaine, publiée, vendredi 27 février, dans le journal Science Advances.
Cette découverte constitue "la première preuve physique solide" que ce syndrome est "une maladie biologique et non un désordre psychologique" et que la maladie comporte "des étapes distinctes", affirment les auteurs de cette recherche à l'université Columbia.
Un espoir de nouveaux traitements ?
Sans cause ni traitement connus, le syndrome de la maladie chronique, aussi appelée encéphalomyélite (ME/CFS), a longtemps laissé les scientifiques perplexes. "Nous avons maintenant la confirmation de ce que des millions de gens atteints de cette maladie savaient : la ME/CFS n'est pas psychologique", affirme Mady Hornig, professeur en épidémiologie et principal auteur de l'étude.
"Nos résultats devraient accélérer le processus pour établir un diagnostic (...) et découvrir de nouveaux traitements en se concentrant sur ces marqueurs sanguins", se félicite-t-elle.
Un épuisement du système immunitaire ?
Les chercheurs ont testé les niveaux de 51 marqueurs du système immunitaire dans le plasma de 298 malades et de 348 personnes en bonne santé. Ils ont découvert que le sang des patients atteints de la maladie depuis trois ans ou moins comportait des niveaux plus élevés de molécules nommées cytokines. En revanche, le sang des patients ayant contracté la maladie depuis plus de trois ans ne présentait pas ce niveau de cytokines.
"On dirait que les malades atteints de ME/CFS sont frappés de plein fouet par les cytokines jusqu'à la troisième année environ. A ce moment-là le système immunitaire montre des signes d'épuisement et les niveaux de cytokine chutent", explique Mady Hornig. Cette découverte pourrait soutenir la théorie selon laquelle la maladie frapperait des patients vulnérables qui contractent un virus commun comme celui d'Epstein-Barr, à l'origine des mononucléoses, et qui ne parviennent pas à s'en remettre.
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