Autisme : le Comité national est un moment-clef pour les familles
Des mesures pour améliorer la prise en charge des personnes souffrant d’autisme : c’est ce que les familles réclament depuis longtemps pour les aider à assumer les interventions, non remboursées par la Sécurité sociale, de professionnels libéraux tels que les psychologues, les psychomotriciens et les ergothérapeutes.
Car, selon les parents d’enfants autistes, les prises en charge proposées dans le public sont encore trop souvent basées sur les méthodes psychanalytiques. Or, en 2012, la Haute Autorité de Santé (HAS) estimait, dans un rapport, que l’approche psychanalytique, qui domine depuis des décennies en France, était "non consensuelle" et n’avait pas fait preuve de son efficacité. Elle recommandait la mise en place de méthodes éducatives et comportementales particulières, mais qui nécessitent de faire appel à des professionnels non remboursés.
Une aide financière attendue
Dans un manifeste remis, début avril 2016, à François Hollande, Olivia Cattan, présidente de l’association SOS autisme soulignait que "la prise en charge correcte d’un enfant autiste se situe entre 2.000 et 3.000 euros par mois, dépenses impossibles pour la majorité des familles".
Le Comité National Autisme (CNA), qui se tiendra le 21 avril à Paris, devrait donc en partie répondre aux attentes des familles. Ce comité, composé de représentants des associations, de professionnels et des administrations concernées par ce handicap, doit, en effet, dresser un bilan du 3ème plan autisme (2013-2017) et en donner les perspectives. Or, le 5 avril dernier, à l’Assemblée nationale, Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée du handicap a promis qu’à cette occasion "il y aura la mise en œuvre concrète d’une aide financière complémentaire pour les familles qui déboursent énormément d’argent pour des intervenants actuellement non pris en charge par la Sécurité sociale". Une aide qui, cependant, concernerait le handicap, et pas seulement l’autisme, selon l’entourage de la secrétaire d’état.
Faire évoluer les pratiques
Lors du précédent CNA, il y a un an, le gouvernement avait annoncé des mesures portant sur la formation initiale et continue des professionnels de santé, et d’accompagnement, pour faire évoluer les pratiques.
Les parents, qui trouvent que les progrès sont trop lents, seront très attentifs au bilan des mesures réalisées. "Nous avons le sentiment d’être écoutés, mais il y a urgence, des mesures plus radicales doivent être prises" a indiqué à l’Agence France Presse, Florent Chapel, porte-parole du Collectif autisme. Ils attendent également un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) sur l’évaluation des Centre ressources autisme (CRA), structures publiques de conseil et d’orientation.
En France, seuls 20% des enfants et adolescents autistes sont scolarisés en milieu ordinaire, selon les associations, une situation condamnée par le Conseil de l’Europe. Par manque de structures adaptées, de nombreuses familles d’enfants handicapés, notamment autistes, les envoient dans des établissements en Belgique. En octobre 2015, le gouvernement a annoncé un "fonds d’amorçage" de 15 millions d’euros pour stopper ces départs et améliorer la prise en charge de proximité.
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