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Autisme, schizophrénie : une paternité tardive augmenterait les risques

S'il est prouvé que l'âge avancé d'une femme enceinte accroît les risques d'anomalies, une paternité tardive n'est pas sans conséquences. C'est ce que démontre une étude publiée mercredi dans le journal scientifique britannique Nature.
Article rédigé par Mélanie Potet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Si les risques d'une grossesse tardive sont reconnus depuis
plusieurs années, une étude dirigée par l'Institut national de la
santé
américain
et publiée mercredi par la revue scientifique britannique Nature,
prouve que la paternité tardive peut avoir de graves conséquences sur la
santé
de l'enfant. Troubles autistiques, schizophrénie, malformations
congénitales. Autant de pathologies qui peuvent être engendrées par l'âge avancé du
père.

Une histoire de mutations spontanées

Plus le père est âgé au moment de la procréation, plus le
génome qu'il transmet à son enfant contient des mutations génétiques
spontanées. Moteur de l'évolution, les mutations spontanées ne sont pas
préjudiciables et apparaissent naturellement chez un individu alors
qu'aucun de ses parents ne les possède dans son patrimoine génétique.
Mais certaines d'entre elles sont à l'origine de maladies diverses ou de
maladies congénitales.

Afin d'évaluer l'importance des mutations, Augustine Kong, chercheuse
islandaise, et son équipe, ont analysé le génome de 78 enfants atteints
de troubles autistiques et de schizophrénie ainsi que celui de leurs
parents. Résultats : en moyenne, le génome d'un nouveau-né possède 60
mutations spontanées, dont les trois-quarts transmises par le père. Et
avec l'âge, les mutations spontanées paternelles ne cessent de croître.

Progressivité
du risque

Un homme de 20 ans transmet en moyenne 25 mutations
tandis qu'un homme de 40 ans en transmet 65. Pour résumer, Kari
Steffansson, l'un des auteurs de l'étude, explique qu'un "père âgé de
40 ans transmet deux fois plus de mutations à son enfant qu'un père âgé
de 20 ans"
.* Une "bonne chose"* pour la diversité mais
pas lorsque ces mutations entraînent des troubles autistiques ou des
malformations congénitales.

Et les risques augmentent rapidement.
Pour chaque année supplémentaire du père à la conception, deux
mutations spontanées supplémentaires apparaissent. Soit, un taux de
mutations paternelles qui augmente de 4,28% en un an.

Ansi, Kari
Steffansson conclut son étude en déclarant qu'une "part
substantielle"
des nouveaux cas d'autisme diagnostiqué ces dernières
années et de schizophrénie aurait un lien avec l'âge des père à la
conception.

Alternative possible pour les hommes : la
cryogénisation de leur sperme durant leur jeunesse.

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