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"Ils sont attirés par l'odeur vers le centre du piège et aspirés" : quand les habitants d'un quartier toulousain déclarent la guerre au moustique-tigre

Une centaine de familles toulousaines ont décidé de s’attaquer au moustique-tigre, particulièrement virulent dans leurs jardins.

Article rédigé par Stéphane Iglésis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des membres de la "brigade du tigre", à Toulouse, avec un piège qui attire puis aspire les moustiques. (Stéphane Iglésis)

Le moustique tigre revient tous les étés en France, et sa piqûre peut être dangereuse. L'insecte est un vecteur potentiel de la dengue, du chikungunya et du zika. Une centaine de familles d’un quartier de Toulouse ont décidé de s’y attaquer, avec l’aide de l’Agence régionale de santé et l’appui technique de la mairie. Ils se sont baptisés, avec humour, "la brigade du tigre".

Ce sont deux familles du quartier qui ont lancé l'idée, et rapidement, des voisins y ont adhéré. Quatre d'entre eux sont des scientifiques de formation, dont Isabelle : "Nous nous sommes rendus compte que ce moustique vit dans un rayon de 100 à 150m² autour de son lieu de ponte. Le problème, c’est que les jardins dans notre quartier sont très proches les uns des autres, et que cette superficie englobe plusieurs jardins", explique-t-elle. D'où l'importance d'une action groupée, pour tenter d'éradiquer le fléau.

Repérer leurs planques et essayer de les piéger

Les membres de la brigade se sont adressés à l’Agence régionale de santé pour tenter de trouver de l'aide. Yvonne est passée dans les jardins, accompagnée d'un technicien pour apprendre les bonnes pratiques. Et elle a bien retenu la leçon. Stop donc aux jasmins qui tombent jusqu'au sol ou aux bosquets de bambous qui créent une barrière dense dans laquelle les moustiques aiment se nicher. 

Il faut essayer de tailler les arbres, les plantes et les haies pour faire en sorte que l’air puisse toujours passer et que les moustiques ne puissent pas se nicher.

Yvonne, habitante du quartier

à franceinfo

Autre solution, plus radicale : poser un piège. Il en existe deux sortes : l'un pour les larves, l'autre pour les moustiques adultes. Le principe du petit piège, dédié aux larves, est simple : "Les femelles vont pondre sur une petite planchette en bois, à moitié immergée dans l’eau du piège, explique Patrick, directeur de recherche à l’Inserm, l'institut national de la santé et de la recherche médicale. Les œufs vont donc glisser au fond, ils vont éclore, les larves vont pouvoir remonter mais elles ne pourront pas sortir." L'autre piège, pour les moustiques adultes, est une sorte d'aspirateur, couplé à un diffuseur d'odeur humaine. "Les moustiques sont attirés par l'odeur, vers le centre du piège. C’est là qu’ils sont aspirés et qu’ils tombent au fond, dans une sorte de sac", détaille Patrick.

Cette première "brigade du tigre" citoyenne espère faire des émules dans d’autres quartiers toulousains. Ses membres préparent la mise en ligne d’un blog d’information, grâce à l’expertise d’un jeune voisin fan d’informatique.

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