À Drancy, 22 classes d'un lycée fermées : "Il y a la crainte que les enfants ramènent le Covid à la maison", exprime la FCPE 93
Les enseignants ont "la peur au ventre", les parents sont pris entre deux feux, la peur de la contamination et la crainte du retard scolaire. Un dépistage massif est organisé mardi et mercredi dans l'établissement, non obligatoire mais fortement conseillé.
Au lycée Eugène-Delacroix à Drancy (Seine-Saint-Denis), 22 classes sont fermées lundi 29 mars en raison de la situation sanitaire très dégradée liée au Covid-19 dans l'établissement. Des professeurs ont exercé leur droit de retrait. "Il y a la crainte que les enfants ramènent le Covid à la maison et contaminent les proches", a expliqué sur franceinfo Denis Le Meur, secrétaire générale de la FCPE 93, père d’une fille en classe de seconde, au lycée Delacroix de Drancy.
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franceinfo : Aurait-il été préférable de fermer l'ensemble du lycée ?
Denis Le Meur : Même si on n'est pas pour les fermetures des établissements, parce qu'elles provoquent forcément un problème pour l'éducation des enfants, on est arrivés aujourd'hui à Eugène-Delacroix à une situation tellement critique et avec telle détresse que je sens que c'est inévitable. La situation ne va pas s'arranger. Les derniers chiffres sont vraiment très alarmants.
Dans ce lycée, une cinquantaine d'élèves, d'encadrants et d'enseignants ont été testés positifs la semaine dernière. Les parents ont-ils l'impression d'envoyer leurs enfants dans un cluster ?
Ils vivent dans la peur sans savoir comment cela va se passer le soir. Il y a la crainte que les enfants ramènent le Covid à la maison et contaminent les proches. Ils sont très inquiets et ils sont pris entre deux gros soucis : préserver la santé de leurs enfants et la leur par la même occasion et tronquer l'éducation de leurs enfants qui a quand même souffert depuis le mois de mars 2020. Le travail à distance, ce n'est pas ça, on n'est pas encore au top, l'Éducation nationale a un gros travail à faire pour préparer les élèves au travail à distance.
"Dès le mois de juin, on a interpellé en disant qu'il fallait préparer, qu'on allait vivre une situation qui allait être compliquée, et les seules réponses qu'on a eues c'est qu'on ferait une rentrée normale."
Denis Le Meur, secrétaire générale de la FCPE 93à franceinfo
On s'aperçoit aujourd'hui que la rentrée n'était pas normale et la suite non plus.
Comprenez-vous les enseignants qui exercent leur droit de retrait ?
Tout à fait. On échange régulièrement avec eux. Il y a déjà un ras-le-bol parce que les conditions de travail sont complètement dégradées, ils sont en contact direct avec les enfants et ils ont la peur au ventre. C'est vrai que ce n'est pas facile.
Un dépistage est organisé mardi et mercredi pour les élèves et les enseignants. Aurait-il fallu le rendre obligatoire ?
On a fortement insisté auprès des parents pour qu'ils acceptent le plus massivement possible. Ceux que l'on a pu avoir sont plutôt positifs par rapport à cette démarche. Il faut faire un point réel. On annonce 50 cas mais on pense qu'il y en a beaucoup plus. De nombreuses personnes contaminées sont souvent asymptomatiques.
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