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Agnès Buzyn dit-elle vrai sur l’épidémie de Covid-19 qualifiée de "grippette" avant les municipales ?

L’ancienne ministre de la Santé affirme que "tous les experts" parlaient de "grippette" une semaine avant le scrutin. 

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Agnès Buzyn, sur France Inter le 28 mai 2020. (FRANCE INTER)

Agnès Buzyn, qui a quitté le ministère de la Santé le 16 février pour devenir la candidate LREM aux élections municipales à Paris, était l’invitée de France Inter jeudi 28 mai. Questionnée sur ce départ alors que l’épidémie arrivait, elle affirme qu’elle avait "un pressentiment" sur le danger de la maladie, mais qu’il n’était "pas partagé". Avant d’ajouter : "Jusqu'à une semaine des élections, tous les experts sur les plateaux disaient que ça allait être une grippette ; je vous rappelle que l’OMS a annoncé la pandémie mondiale le 11 mars, quatre jours avant les élections, donc mon pressentiment n’était clairement pas partagé." C'est faux et la cellule le Vrai du faux vous explique pourquoi.

Situation dramatique en Chine et en Italie 

Pour commencer, le dimanche 8 mars, une semaine avant le scrutin en France, il y a déjà 3 100 morts en Chine. Et tout près de la France, le nord de l’Italie est strictement confiné avec 15 millions de personnes concernées. C’est aussi à ce moment-là que chez nos voisins italiens, les hôpitaux sont saturés et que les médecins sont parfois amenés à faire de terribles choix parmi les malades à l’entrée des services de réanimation en privilégiant les plus jeunes, ceux qui ont le plus de chances de s’en sortir.

Climat très préoccupant en France  

La situation en France prend également un tour dramatique, bien loin d'une "grippette". Le 9 mars, la cellule Vrai du Faux explique déjà que le virus se transmet deux à trois fois plus facilement, plus rapidement que la grippe, et aussi que le taux de létalité est estimé comme dix fois supérieur à celui de la grippe. A cette date, il y a des foyers de Covid-19 identifiés en Corse, Haute-Savoie, Oise, Morbihan et Haut-Rhin. Il y a 25 morts en France, plus de 1 400 cas recensé, dont cinq députés et un ministre, Franck Riester. Le 12 mars, le conseil scientifique ne peut que constater la hausse “exponentielle” de l’épidémie et pointe un risque de “saturation des services de réanimation". Emmanuel Macron annonce la fermeture des écoles et des crèches, mais le maintien des élections. 

Pour ce qui concerne l’OMS, Agnès Buzyn dit vrai. C’est bien le 11 mars que le coronavirus est classé en "pandémie". Cela dit, l’Organisation mondiale de la santé avait déclaré dès le 30 janvier que l'épidémie était une "urgence de santé publique de portée internationale".

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