Arrêt de la Ligue 1 : "Les prochaines étapes sont juridiques, car il faut essayer de faire valoir nos droits", rétorque Jean-Michel Aulas opposé à cette décision
Le président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas explique les raisons pour lesquelles il considère injuste la décision d'arrêter la Ligue 1 de football.
La Ligue de football professionnel a décidé d'arrêter le championnat de France à cause de l'épidémie de coronavirus. L'Olympique Lyonnais termine septième du classement et n'est donc pas qualifié pour la Ligue des champions.
Cette décision est critiquée vendredi 1er mai sur franceinfo par le président du club rhodanien, Jean-Michel Aulas : "Il y a eu beaucoup de cacophonie au sommet même de la Ligue de football. Il faudra analyser ce qui a très mal fonctionné pendant cette période de crise" d'autant que "L'Olympique Lyonnais avait encore toutes ses chances pour terminer aux places européennes, d'où notre déception". Cette décision est "terriblement injuste", selon Jean-Michel Aulas. "Les prochaines étapes sont juridiques, car il faut essayer de faire valoir nos droits", car "on est allés beaucoup trop vite. On a eu une attitude franco-française".
franceinfo : Comment avez-vous vécu cette journée où la LFP a pris la décision d'arrêter le championnat de L1 ?
Jean-Michel Aulas : Cette journée est malheureusement une journée à rayer des souvenirs. On est dans un combat contre une pandémie qui est terrible et au milieu de tout cela arrivent un certain nombre d'événements qui ne sont absolument pas rationnels et qui créent une jurisprudence, une prise de décisions contraires à nos intérêts et contraires aussi à l'intérêt et à l'éthique du sport. On est dans une situation absolument incroyable où on arrête un championnat alors que tous les autres championnats se poursuivent et que l'UEFA demande de terminer la Champions League. L'Olympique Lyonnais avait encore toutes ses chances pour terminer aux places européennes et se voit contraint d'adopter ou d'apprécier une décision qui n'est absolument pas dans le règlement actuel de la Ligue, d'où notre déception.
Dans la situation actuelle du pays, vous n'avez pas l'impression que tout cela est un peu décalé et qu'il y a plus important que le football ?
Bien sûr, vous avez parfaitement raison, c'est pour ça que la pudeur m'incite à parler des efforts en termes d'humanité. C'est un peu paradoxal de s'exprimer sur ces questions. Mais le football est un sport public. La décision est venue d'une conversation entre tous les pays pour aller vers une sorte d'unité mais nous les Français sommes les seuls à ne pas suivre. Il fallait faire en sorte que tous les gens qui aiment le football mais aussi la société puissent reprendre progressivement d'aller à l'école, au travail et de pouvoir regarder à la télévision un certain nombre de matches. La logique était de regarder ce qui se passe sur le plan européen. Le PSG et l'OL qui sont les deux seuls clubs français qualifiés pour les quarts et les 8e de finale de la Ligue des champions auraient dû être protégés dans les luttes avec les autres clubs européens. On est allés beaucoup trop vite on a eu une attitude franco-française, plutôt que d'aider on en vient à créer un certain nombre d'injustices.
Vous êtes critiqué pour vos prises de décision par rapport à l'arrêt de la Ligue 1. Comment vivez-vous ces critiques ?
Effectivement, c'est terriblement injuste. Je sais que sur le plan européen tout le monde est catastrophé par la décision de l'Etat français qui va à l'encontre des décisions des autres pays. La France sera-t-elle en avance pour une fois ou en désaccord avec tout le monde ? Ce qui contribuera à poser un peu plus un certain nombre de problèmes à nos clubs français à nos champions. Pour arriver à une telle décision aussi étonnante et complètement injustifiée, il y a eu beaucoup de cacophonie au sommet même de la Ligue de football. Il faudra analyser ce qui a très mal fonctionné pendant cette période de crise. C'est une période terrible, ça se traduit par de la tristesse. L'Olympique Lyonnais va s'en sortir mais avec beaucoup de souffrance. Je pense aussi au personnel du club qui se sent bafoué par cette décision. Les prochaines étapes sont juridiques, car il faut essayer de faire valoir nos droits. Il y a eu des imperfections sur la forme mais aussi sur le fond. On va faire en sorte de saisir les tribunaux pour retrouver le bon droit. Pour ce qui est des indemnités, ce n'est pas le moment d'en parler parce que ce n'est pas l'argent qui remplacera les décisions qui ont été prises et qui nous pénalisent.
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