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Automobile : Des sous-traitants de Peugeot et Renault à l'arrêt dénoncent un manque de "patriotisme industriel"

Alors que le gouvernement a promis cinq milliards d'euros à Renault, et qu'un plan de soutien à toute la filière est en préparation, les carnets de commande de certains sous-traitants sont vides. Ils demandent que les pièces des véhicules français soient elles aussi produites en France.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'usine Bosch de Rodez, en 2006. (MAXPPP)

Lourdement impactée par la crise du coronavirus, la filière automobile devrait bénéficier d'un "plan de soutien" d'ici 15 jours. C'est la promesse faite par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, sur franceinfo. Le gouvernement a déjà garanti un prêt de 5 milliards d'euros à Renault, mais les sous-traitants installés en France attendent toujours d'en voir la couleur. Ils espèrent bénéficier de contreparties en termes de commandes, alors qu'ils emploient plus de 70 000 personnes dans l'hexagone.

"Le carnet de commandes est quasiment vide", déplore Yannick Anglarès, le délégué CGT de l'usine Bosch de Rodez, dans l'Aveyron. Son entreprise de 1 300 salariés, spécialisée dans les injecteurs pour moteur diesel se posait déjà des questions sur l'avenir avant la crise sanitaire. Elle n'a repris qu'au ralenti depuis le mois dernier, avant de s'arrêter de nouveau cette semaine, faute de commandes. "La semaine dernière, on travaillait sur les commandes en retard… Maintenant qu'elles sont faites, on en attend d'autres de Peugeot ou de Renault", explique le délégué CGT.

Le modèle du patriotisme industriel allemand

Les syndicats ont donc envoyé un courrier au ministre de l'Économie. Ils demandent à l'État de faire pression sur les deux constructeurs français pour qu'ils passent commande en priorité aux sous-traitants installés en France. Pour Yannick Anglarès, il faudrait tout simplement appliquer le modèle allemand. "Avec BMW et Mercedes, les Allemands font preuve de patriotisme industriel. Dès la conception du véhicule, ils demandent qu'un pourcentage bien précis des pièces viennent d'outre-Rhin. On ne voit pas pourquoi les Français ne le feraient pas !"

À Bercy, on assure déjà que les sous-traitants seront inclus dans le plan de soutien à la filière automobile. Le ministère de l'Économie confirme par ailleurs que les aides directes de l'État pourraient être soumises à des contreparties de production ou d'achat de fournitures en France.

La filière automobile demande du patriotisme industriel : écoutez le reportage de Raphaël Ebenstein

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