"C'est deux week-ends et comme ça, on reprend une vie normale" : entre optimisme et lassitude, les Niçois se préparent au confinement
À partir de vendredi 18h et jusqu'à lundi 6h, les habitants de 63 communes des Alpes-Maritimes seront reconfinés. La mesure anti Covid-19, qui s'appliquera aussi le week-end suivant, est accueillie de façon mitigée à Nice.
Avant d'être complètement confinés ce week-end, les Niçois profitent encore un petit peu de leur liberté jeudi 25 février. De nombreuses files d'attente s'étirent devant les boutiques. Le shopping, c'est le programme de Daphné et ses amis lycéennes : "On est en vacances. Du coup, on profite de la semaine et le week-end, vu que c'est confiné, on restera confinées comme le veut le gouvernement."
"Il faut faire des sacrifices"
Le gouvernement, qui pour tenter de freiner la propagation du Covid-19, a décidé d'imposer un confinement à partir de 18h vendredi soir jusqu'à lundi matin 6 heures dans 63 autres communes des Alpes-Maritimes. Dans le département, le taux d'incidence est trois fois plus élevé que la moyenne nationale (700 cas positifs pour 100 000 habitants). Les sorties pour faire des courses ou se promener sont autorisées pendant une heure et dans un périmètre qui n'éxcède pas les 5 km autour du domicile.
Jade et Anouk, en classe de première, ont l'intention de respecter ces nouvelles mesures. Pour elles, la situation est trop grave : "C'est deux week-ends et comme ça, on reprend une vie normale. Je pense que tout le monde veut ça, il faut faire des sacrifices", estime Jade. "Les gens ne comprennent pas qu'il faut mieux être reconfinés maintenant pour ne pas se retrouver cet été à devoir rester chez nous. Peut-être que si tout le monde se maintient et qu'on stoppe les dégâts, ça ira mieux plus vite", ajoute Anouk.
"Ça serait bien que ça ne dure que les 15 jours"
Mariane devra fermer boutique dès vendredi soir, ce qui perturbe l'organisation de son salon de coiffure. "Les femmes arrivaient à se débrouiller en venant le week end, donc le week-end fermé, ça va être excessivement compliqué cette semaine, dit-elle. On a déjà perdu une grosse partie de la clientèle qui n'arrive plus trop à venir. Ça serait bien que ça ne dure que les 15 jours". En attendant, les clientes appellent pour décaler les rendez vous. "Là, une jeune femme qui prend rendez vous habituellement le samedi, elle dit qu'elle a posé un jour de congé pour venir chez le coiffeur, explique la commerçante. On ne pourra pas faire ça ad vitam aeternam, ce n'est pas possible."
Mariane ne travaillera donc pas ce week-end, mais ne fera pas grand chose. "Il y a les cinq kilomètres avec une heure. Mais, je ne sais même pas..."
"On est tous usés là, on ne va peut être pas voir grand monde dans la rue le samedi parce que je pense que les gens sont fatigués. Ils sont lessivés."
Mariane, patronne d'un salon de coiffureà franceinfo
Même lassitude du côté du cours Saleya, connu pour son marché avec ses étals de fruits et légumes et ses fleuristes, qui n'auront pas le droit de s'installer demain. "Ça fait un an que ça dure. Rien n'a changé, soupire une commerçante. Il fallait nous confiner en janvier, quand les commerces travaillaient au ralenti. Quand, à 16 heures, il faisait nuit. Quand il faisait froid. Pas maintenant, au printemps. On a un an de recul et on refait les mêmes erreurs."
La fleuriste ne respectera pas le confinement : "Je ne vais pas rester enfermée, ça, c'est sûr, pas question" . Les mesures mises en oeuvre samedi et dimanche s'appliqueront aussi le week-end prochain.
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