"Cette humanité-là fait que vous avez envie de vous en sortir" : quatre "rescapés" du Covid-19 expriment, émus, leur gratitude envers les soignants
Quatre "rescapés" du coronavirus racontent l’engagement de ces médecins, aide-soignantes, infirmières et ambulanciers, qui les ont pris en charge et peut-être sauvé la vie.
Depuis un mois, ils sont deux millions de soignants mobilisés pour lutter contre l’épidémie de coronavirus Covid-19 et tenter de sauver des vies. Chaque soir, des dizaines de milliers de Français leur rendent hommage à 20 heures en les applaudissant depuis leurs fenêtres. Ceux qui ont guéri du Covid-19 utilisent souvent les mêmes mots pour désigner ces ange-gardiens qui les ont accompagnés quand ils étaient au plus mal.
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Parmi ces "rescapés" de la maladie, il y a Pierre, 68 ans. "Elles et ils se battent pour nous, on leur doit beaucoup", dit-il en parlant des soignants qui l'ont pris en charge. "J’ai été soigné de manière admirable par tout le personnel, avec beaucoup de sollicitude", affirme de son côté Daniel, 88 ans, dont c’était le premier séjour à l’hôpital. "On a eu affaire à des équipes dont on voit bien qu’elles cherchent à tirer d’affaire des gens qui sont pris là-dedans", renchérit Jean-Daniel, 72 ans.
Il est question de dévouement et d’humanité des soignants qui les ont retenus à la vie, racontent ces anciens malades. "Le moment fort, se souvient Alain, 73 ans, soigné à la chloroquine et qui a perdu sept kilos en cinq jours, c’est quand un soignant est venu me dire qu’on avait besoin de moi. Qu’eux pouvaient faire quelque chose pour me guérir mais qu’il fallait que je participe." Et "cette humanité-là fait que vous avez envie de vous en sortir", complète Jean-Daniel, aussi ému que reconnaissant.
S’ils n’avaient pas été là, je ne serais peut-être pas là non plus, moi…
Daniel, 88 ansà franceinfo
Rarement, ils ont pu apercevoir le visage de ces femmes, de ces hommes, vêtus de leur tenue bleue, comme un bouclier contre le virus. "Les gens rentraient dans la chambre, habillés comme des martiens", décrit Pierre. Même souvenir chez Jean-Daniel, qui se rappelle de chacun "avec un costume, une charlotte, des gants et des chaussures bleu Klein", dit-il. "À chaque fois, se remémore Alain, les infirmières changeaient de vêtements à chaque chambre."
J’aurais aimé leur serrer la main à chacune mais je ne peux même pas les reconnaître !
Jean-Daniel, 72 ansà franceinfo
Parfois, les relations ont dépassé le simple cadre médical, malades ont levé le voile sur leur vie et soignants se sont confiés sur leurs conditions de travail éprouvantes. "Ces gens-là prennent des risques avec le Covid-19, franchement je les admire", insiste Daniel. Alain, lui leur dit "bravo" et appelle à ce que le soignants soient justement récompensés. Comme Jean-Daniel : "Je crois qu’ils méritent qu’on prenne en compte leurs revendications, pour que l’hôpital puisse fonctionner mieux. On a besoin d’eux."
Depuis quelques jours ou quelques semaines, tous sont rentrés chez eux. Daniel à Bogny-sur-Meuse, près de Charleville Mézières, dans les Ardennes. Alain, amaigri de 7 kilos, dans les Bouches-du-Rhône et Jean-Daniel à Paris, après 12 jours de coma. Pierre, lui, a retrouvé son Nord, à Avesnelles, près de Valenciennes. Lui qui au départ pensait souffrir d’une simple grippe.
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