Confinement : cinq femmes de détenus alertent la garde des Sceaux sur les conditions de détention
Dans ce document, ces compagnes de détenus alertent Nicole Belloubet sur le caractère "punitif" de l'isolement lié à l'épidémie de coronavirus.
Cinq femmes de détenus ont adressé une lettre à la garde des Sceaux pour l'alerter sur les conditions de détention de leurs conjoints, qui sont tous en "situation punitive" selon elles pendant le confinement lié à la pandémie de coronavirus, rapporte France Bleu Armorique, ce lundi 4 mai. 150 familles de détenus de toute la France se joignent à leur appel.
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Alors que Nicole Belloubet a interdit les parloirs et toute activité en prison depuis le 17 mars, Léa Proust, dont le conjoint est incarcéré à la prison de Vezin-le-Coquet, en Ille-et-Vilaine, estime que "tous les détenus sont en situation punitive" : "Les deux punitions dans les prisons françaises pour les détenus ce sont le quartier disciplinaire ou l'isolement. Depuis le confinement, c'est l'isolement pour tout le monde, aucune activité et au mieux une promenade par jour. Certains ont le droit à du sport mais c'est rare. Ils sont tous dans des situations punitives."
Des mesures de protection aléatoires
Les autrices de la lettre s'inquiètent du fait que la plupart des détenus ne portent pas de masques et demandent que "chaque prisonnier puisse bénéficier d'un masque et de gel hydroalcoolique". Léa Proust rappelle que "les protections dépendent de chaque directeur, voire même de chaque bâtiment".
Le téléphone est le seul lien que les détenus ont avec l'extérieur : "Certaines cellules ont des téléphones, mais la plupart du temps, le détenu doit téléphoner d'une cabine. Une cabine n'est pas forcément nettoyée régulièrement et les appels sont assez chers, 10 euros pour une heure. Pour le courrier, les délais de tri dans la prison et de traitement sont souvent longs, donc c'est compliqué pour avoir des contacts avec la prison".
La ministre de la Justice a annoncé à compter du 23 mars que chaque détenu bénéficierait de 40 euros par mois sur son compte téléphonique pour garder justement ce lien familial. Les détenus les plus démunis bénéficient aussi d'une aide majorée de 40 euros par mois leur permettant de cantiner, c'est-à-dire de se payer des cigarettes ou de l'alimentaire.
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