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Confinement : "Depuis quatre jours maintenant on a une activité normale, ce qui n'était pas arrivé depuis des mois", se réjouit le Samu de Haute-Garonne

Vincent Bounes, patron du Samu 31, estime qu'il ne faudra pas reproduire les erreurs de la première vague et rester "en silence" pendant des semaines voire des mois. Il présente également un nouveau concept développé à Toulouse depuis trois ans : l'hôpital mobile.

Article rédigé par franceinfo
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Le Samu 31 installe son hôpital mobile, "concept unique au monde développé avec un industriel toulousain", le 9 novembre 2020. (NATHALIE SAINT-AFFRE / MAXPPP)

"Depuis quatre jours maintenant on a une activité normale, ce qui n'était pas arrivé depuis des mois", s'est réjoui lundi 9 novembre sur franceinfo Vincent Bounes, patron du Samu de Haute-Garonne alors que la tension dans les services hospitaliers reste forte. Lundi matin sur France Inter, Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), a lui évoqué une "amorce de fléchissement" dans la progression de l'épidémie de Covid-19 pour la région Île-de-France. La veille, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait évoqué un "frémissement" et "une forme de ralentissement".

franceinfo : Qu'en est-il en Haute-Garonne ? Les chiffres sont-ils encourageants ?

Vincent Bounes : Oui, depuis quatre jours maintenant on a une activité normale. Ce qui n'était pas arrivé depuis des mois. Quand je dis normale, je veux dire comparable à celle de l'année dernière à la même saison. Donc oui effectivement, il y a un frémissement vers le mieux et heureusement. Pour vous donner un ordre de grandeur : le SAMU 31, c'est à peu près 1 000 appels par jour. Au plus fort de l'épidémie, on est montés à 4 000/5 000 appels par jour. Là, actuellement, sur le mois d'octobre, on était plutôt à 1 200/1 300 appels, donc une progression de 20 à 30%. Là, le week-end s'est plutôt passé calmement. Et comme la tendance se poursuit aujourd'hui, on est quand même sur une baisse des appels de l'ordre de 800 à 900 appels, ce qui est pour nous une activité plutôt normale. C'est rassurant parce que je vois tous les sacrifices que fait la population à ce sujet. Je vois la fatigue et la difficulté des soignants aussi devant cette marée-là et ce marasme actuel. Et réellement, c'est bien de se dire qu'il y a quand même un petit espoir dans toutes ces mauvaises nouvelles.

Est-ce que c'est la preuve que le reconfinement fonctionne ?

C'est encore un tout petit peu tôt pour en parler parce qu'on a encore pas mal de patients graves. Les formes graves arrivent de manière retardée vers le dixième jour. Ce week-end, il y a eu beaucoup de patients qui ont continué à être hospitalisés en réanimation. Maintenant, je crois quand même qu'on a moins d'infections, ce qui veut dire que probablement la charge sur la réanimation devrait baisser dans les semaines qui viennent. [Concernant le déconfinement annoncé pour le 1er décembre], je crois vraiment qu'il ne faut pas faire les mêmes erreurs que sur la première vague. Il va falloir rester en silence pendant des semaines ou des mois parce que les mêmes causes donnent souvent les mêmes effets. Après la première vague on a vu que la maladie avait pratiquement disparu pendant l'été et puis elle est réapparue.

Je crois que c'est une catastrophe ces petits paliers où on reconfine et déconfine. À mon sens, il faut vraiment prévoir un petit marathon, ça a commencé comme un 110 mètres haies, puis un semi-marathon et là on est vraiment dans un marathon. Il faut envisager des mesures restrictives, adaptées, moins contraignantes qu'actuellement, mais sur le long terme. 

Vincent Bounes, patron du Samu 31

à franceinfo

Je crois que ça, il faut vraiment que les populations y soient prêtes.

Le protocole sanitaire est renforcé depuis lundi dans les écoles et plus précisément des lycées avec des cours à distance encouragés tout en gardant un minimum de 50% des élèves en classe. Est-ce que c'est la bonne ligne pour vous ?

Je suis aussi enseignant, et c'est vrai que la pédagogie en visio, c'est excessivement compliqué. Ce n'est pas pareil, on est bien d'accord. Je crois qu'il va quand même falloir réfléchir à qui il faut protéger le plus. On sait très bien que les lycéens ne sont pas forcément les plus touchés, le risque n'est pas tellement qu'ils attrapent le Covid-19 mais celui qu'ils transmettent le virus à leur père ou leur grand-père. C'est ça, l'idée. Donc, je crois qu'il va falloir réfléchir, peut-être à protéger vraiment nos aînés plutôt que les lycéens par rapport à ça.

Vous mettez en place un hôpital mobile. Pouvez-vous nous expliquer en quoi ça consiste ?

C'est un concept. Ça fait trois ans qu'on développe cet hôpital. Il était prévu pour travailler dans le cadre d'attentats, d'accidents industriels ou de catastrophes naturelles.

C'est un hôpital qui se déploie en 20 minutes ce qui est assez extraordinaire en terme de délai. Il contient 18 lits et fonctionne pour les urgences, la réanimation ou la médecine. 

Vincent Bounes

Il est équipé pour huit patients en état d'urgence absolue-état grave et 10 patients en urgence relative. C'est un concept unique au monde qu'on a développé avec un industriel toulousain. Il est déployé aujourd'hui pour la première fois en appui du Centre hospitalier de Bayonne dans le cadre de l'épidémie Covid-19. Il va servir de service d'accueil pour des patients en post-urgences ou en post-réanimation.

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