Confinement : "Dès la deuxième semaine, il y a une altération du bien-être mental", explique un psychiatre
C'est l'une des constations d'une étude qui a été menée sur l'impact de l'enfermement sur la santé mentale des Français au cours des deux premières semaines de confinement.
En France, nous sommes dans la quatrième semaine de confinement en raison du coronavirus. Cette situation n'est pas toujours bien vécue et elle risque d'avoir des effets négatifs chez certaines personnes. Une étude sur l'impact de l'enfermement sur la santé mentale des Français a été menée au cours des deux premières semaines. "Dès la deuxième semaine, il y a une altération du bien-être mental", a expliqué mercredi 8 avril sur franceinfo Nicolas Franck, psychiatre, chef de pôle au Centre hospitalier Le Vinatier, co-auteur de l’étude en ligne sur l’impact du confinement sur la santé mentale.
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franceinfo : Quels sont les premiers résultats de votre enquête ?
Nicolas Franck : Dès la deuxième semaine, il y a une altération du bien-être mental, c'est-à-dire la manière dont on ressent notre quotidien, dont on peut se sentir utile, et cela touche particulièrement les personnes fragiles. Les personnes en situation d'invalidité, les étudiants, les femmes. Ce sont les plus touchées par l'altération du bien-être.
Comme cela se traduit-il ?
Par une perte d'espoir, sentir moins de plaisir au quotidien, ne pas voir les choses de manière positive. C'est quelque chose qui peut faire un terreau favorable pour le développement d'une dépression, par exemple. L'altération est beaucoup moins forte chez les personnes qui travaillent, notamment chez les personnels de santé.
Comment réagissent ces personnes après plus d'un mois de confinement ?
Les résultats d'une étude chinoise, pas encore publiée, montrent qu'après deux mois de confinement le taux de troubles mentaux a augmenté. Les troubles avérés se sont aggravés et de nouveaux troubles se sont constitués. Pratiquement une personne sur deux a un trouble constitué.
Pourquoi le confinement n'est pas vécu de la même manière tous les jours ?
Il y a l'effet des échanges avec les autres, les informations qu'on entend.
L'espoir cela se construit, en particulier avec les échanges que l'on a avec nos proches, c'est un facteur protecteur d'avoir un soutien social.
Nicolas Franck, psychiatre, co-auteur de l'étudeà franceinfo
Cela protège du désespoir. C'est positif d'avoir des enfants et de s'en occuper, mais cela peut être difficile quand ils sont petits et qu'il faut s'en occuper. Le fait de travailler protège.
Ne pas savoir à quel moment le confinement va s'arrêter est-il un facteur de stress ?
Évidemment ce serait préférable d'avoir une échéance parce que cela contribue à redonner de l'espoir. Si on était capable de modéliser la sortie ce serait plus facile.
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