Auto-confinement avant les fêtes : "Il faut éviter une reprise de l’épidémie à la sortie des fêtes", alerte le virologue Bruno Lina

Pour éviter une troisième vague de contamination au coronavirus Covid-19 en janvier, le Conseil scientifique recommande l’auto-confinement une semaine avant les fêtes. Dans une note publiée lundi, il conseille aussi de faire des tests, avant le réveillon. Des recommandations suivies par le gouvernement puisque Jean Castex, le Premier ministre, a déclaré mardi 15 décembre que les enfants pouvaient ne pas aller à l'école jeudi et vendredi afin de limiter les risques de contamination.

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"Il faut éviter une reprise de l’épidémie à la sortie des fêtes", prévient mardi 15 décembre sur franceinfo, Bruno Lina, virologue. Pour le professeur au CHU de Lyon et membre du Conseil scientifique, "le risque va durer longtemps, probablement tout l’hiver".

franceinfo : En quoi consiste cet auto-confinement "préventif et ciblé" ?

Bruno Lina : Le message, c’est "appropriez-vous le risque". A partir du moment où vous allez vous déplacer et être plusieurs autour de la table, avec des personnes qui viennent de zones où le virus circule un peu plus que dans d’autres régions, on peut préparer ce temps de Noël, en s’isolant spontanément, en évitant d’avoir un certain nombre de contacts sociaux avec notre entourage, de façon à créer le concept de "bulle sociale". Il s'agit de d'éviter de mettre en place des chaînes de transmission silencieuse qui ferait de vous un vecteur du virus vers les plus fragiles lorsque vous ferez le repas de Noël avec les aînés. On sait que l'incubation en moyenne dure 5 à 7 jours. Les symptômes apparaissent en moyenne au cinquième jour, mais peuvent apparaître jusqu'au huitième jour : si vous avez votre dernière exposition qui se fait huit jours avant le repas et que vous et votre famille n'avez pas de symptômes, il est très probable que vous pouvez passer des fêtes dans de bonnes conditions.

Est ce que ça servait à quelque chose se déconfiner aujourd’hui si c’est pour s’auto-confiner dans trois jours ?

Objectivement, tout le monde se plaint que le confinement est compliqué à vivre et à tenir. A un moment donné, il faut quand même qu'on sorte de cette logique de confinement. On est encore dans une logique de contrôle de la circulation du virus, c’est pour ça qu'il y a le couvre feu et c'est pour ça qu'il y a ces mesures qui sont proposées pour que l'on s'approprie l'ensemble de la gestion du risque. Ce risque va durer longtemps, pendant probablement tout l’hiver. Donc, si on veut pouvoir éviter d'avoir une reprise épidémique à très court terme parce que c'est quelque chose qui quand même fait partie du possible, il faut qu'on passe cette période des fêtes dans de bonnes conditions et qu'on évite d'avoir une reprise épidémique à la sortie. Et cette stratégie individualisée de l’isolement va permettre de freiner et d'éviter cette reprise épidémique.

Faut-il se faire tester, et si oui, combien de temps avant et quels types de tests ?

Le test, plus il est proche de la période où il y risque de transmission, c'est à dire le repas par exemple, plus il est informatif. Si vous faites un test 3 jours ou 4 jours avant, il n'a pas la même valeur en termes de gestion du risque que s'il a été fait la veille. Donc, ce test, dans la mesure du possible, il faut qu'il soit le plus proche de l'évènement social et il faut bien évidemment qu'il soit négatif pour l'ensemble des convives. Le plus tôt, c’est le 22. Le 23 et le 24, c’est le mieux. Si vous avez un déjeuner le 25, faites le test le 23, le 24. Si vous avez un déjeuner le 24, vous pouvez vous faire tester le 22, 23. C’est difficile de prédire combien de personnes vont aller se faire tester. On sait que le recours au test va être important. Les personnes en charge du diagnostic antigéniques, les centres de prélèvement s'y sont préparés On va essayer de répondre à la demande. C’est très important de bien comprendre que le temps des vacances va être un temps extrêmement important puisqu'il va conditionner la suite.