Cet article date de plus de trois ans.

Déconfinement : ce que l'on pourra faire (ou pas) à partir d'aujourd'hui

A partir de mardi, la France sort de son second confinement et les déplacements sont de nouveau autorisés, comme l'avait annoncé Emmanuel Macron fin octobre. Mais cet assouplissement est assorti d'un strict couvre-feu.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
A la gare de Lyon, à Paris, le 3 juillet 2020. A partir du 15 décembre 2020, les déplacements de région à région seront à nouveau possibles. (BENJAMIN MENGELLE / HANS LUCAS / AFP)

"La partie est loin d'être gagnée." Face à une situation sanitaire moins favorable que ce qui était espéré, le gouvernement, notamment par la voix du Premier ministre, Jean Castex, a annoncé, jeudi 10 décembre, le maintien du déconfinement le 15 décembre. Mais cet assouplissement est assorti d'un couvre-feu avancé à 20 heures et de restrictions plus sévères pour les fêtes. A partir de mardi, on ne pourra toujours pas aller au cinéma, au théâtre ou voir un spectacle, ni aller au restaurant ou dans un bar, ni dans une salle de sport, mais quelques restrictions sont levées. Pour y voir plus clair, franceinfo résume ce que vous êtes autorisé à faire.

Se déplacer librement durant la journée

Depuis le 29 octobre, début du second confinement dans l'Hexagone, nos déplacements ne sont pas libres : ils doivent être justifiés en cochant un motif autorisé sur l'attestation de déplacement dérogatoire. La règle a été un peu assouplie depuis le 28 novembre, lorsque les déplacements pour motifs de promenade ou d'activité physique en extérieur ont été autorisés dans un rayon de 20 km autour du lieu de confinement et pour une durée de trois heures, au lieu d'un déplacement dans un rayon d'un kilomètre pendant une heure.

A partir du 15 décembre, ces restrictions disparaissent : on pourra à nouveau se déplacer "partout en France", sans attestation... durant la journée. Car un couvre-feu entre en vigueur, mardi, entre 20 heures et 6 heures. Pendant ce créneau horaire nocturne, il est interdit de se déplacer, sauf avec un motif valable : motifs professionnels, motifs familiaux impérieux, mission d'intérêt général, raisons médicales, personnes en situation de handicap et leur accompagnant, besoins des animaux de compagnie.

Là encore, il faudra se munir d'une attestation. Elle devra être présentée en cas de contrôle, sur papier ou sur smartphone. Une version numérique de l'attestation, qui permet de générer un document PDF, existe également.

A noter que la promenade ou l'activité physique n'entre pas dans la liste des dérogations : impossible donc de les pratiquer de 20 heures à 6 heures. Ce couvre-feu ne s'appliquera pas le 24 décembre, mais devra bien être observé le 31 décembre, réveillon de la Saint-Sylvestre.

Ce nouveau couvre-feu ne concerne pas les territoires ultramarins, a souligné Jean Castex. Mais en Guyane, 13 des 22 communes restent soumises à un couvre-feu de minuit à 5 heures du matin, comme le rappelle un arrêté préfectoral du 2 novembre.

Partir en vacances en France

En cette période de fêtes de fin d'année et de congés scolaires, nombreux sont ceux qui envisagent de partir en vacances. Ce sera possible à condition, une fois de plus, de respecter le couvre-feu. "Les Français pourront passer de région à région", a précisé jeudi le ministre de l'Intérieur, durant la journée. "A partir de 20 heures, [les Français] doivent s'arrêter de voyager à quelques exceptions près : une correspondance pour prendre un train ou un avion", a par exemple précisé Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.

"Les Français, s'ils le souhaitent, pourront partir en vacances, pourront se déplacer pour des motifs personnels sans justifier leurs déplacements dans la journée bien évidemment. Ils pourront, s'ils ont une correspondance ou s'ils sont à quelques encablures de leur lieu de vacances, montrer aux forces de l'ordre leur attestation, donc arriver sans heurts dans ces lieux de vacances même si ce n'est pas dans leur région, même si c'est à plusieurs kilomètres", a-t-il résumé.

Si on veut se rendre en outre-mer pour les fêtes, c'est possible, mais le Premier ministre a rappelé qu'un test négatif au Covid-19 était toujours obligatoire pour accéder à ces territoires. Tout en précisant que les règles n'étaient "pas forcément homogènes", avec par exemple la Nouvelle-Calédonie qui impose une quatorzaine dans des hôtels dédiés à l'arrivée.

Faire des courses de Noël

Si vous n'avez pas encore terminé vos achats pour les fêtes de fin d'année, vous aurez tout le loisir de le faire à partir du 15 décembre, entre 6 heures et 20 heures. Les commerces "non essentiels" ont rouvert le 28 novembre, avec un protocole sanitaire renforcé. Les règles concernant les librairies, horlogeries, bijouteries, boutiques de jouets, de vêtements ou encore les salons de coiffure ou de beauté n'ont pas changé.

Réveillonner le soir du 24 décembre

On peut donc acheter des cadeaux pour les mettre au pied du sapin, car oui, on pourra fêter Noël. C'est la seule exception au couvre-feu : les déplacements seront autorisés le soir du 24 décembre, a indiqué le chef du gouvernement. Attention cependant à ne pas être trop nombreux autour de la bûche : Jean Castex recommande de réunir "pas plus de six adultes à la fois". Il a aussi conseillé de "limiter les interactions au cours des cinq jours précédents" si vous prévoyez de réveillonner avec votre grand-mère ou toute autre personne âgée ou vulnérable.

Il faudra en revanche rester chez soi (ou en petit comité) le 31 décembre, car le réveillon du Nouvel An "concentre tous les ingrédients d'un rebond épidémique", selon Jean Castex. Quant à savoir si l'on peut inviter des personnes chez soi qui arriveront avant 20 heures et partiront après 6 heures, "oui, ce sera possible", a concédé le Premier ministre en répétant que l'objectif était de "limiter au maximum les mouvements". 

Assister à une cérémonie religieuse (sous certaines conditions)

Depuis le 3 décembre, les cérémonies religieuses peuvent rassembler plus de 30 personnes, mais de nouvelles règles ont été fixées : deux sièges doivent rester libres entre chaque personne ou entité familiale et une rangée sur deux doit rester inoccupée dans les églises, mosquées, temples et synagogues du pays. Cela ne va pas changer et les fêtes de fin d'année ne feront pas exception a priori, y compris, pour les catholiques, pour les messes de Noël. Les jauges de fréquentation pour les lieux de culte "ne seront pas revues à la hausse" mardi, a prévenu le Premier ministre, jeudi.

Faire du sport en intérieur, mais uniquement pour les mineurs

Les activités sportives extra-scolaires qui ont lieu dans des lieux couverts et fermés vont pouvoir reprendre. Le gouvernement affirme vouloir favoriser la pratique du sport chez les jeunes pour limiter les effets du confinement. "La pratique sportive ne sera plus limitée ni en durée ni en périmètre, mais devra s’effectuer dans le respect des horaires du couvre-feu (retour à domicile au plus tard à 20 heures), écrit le ministère chargé des Sports sur son site internet. Seule une pratique sans proximité avec les autres sportifs est autorisée, ce qui exclut les pratiques sportives avec contacts." 

La pratique du sport à l'intérieur pour les adultes est, elle, toujours interdite. Il est néanmoins possible d'effectuer un sport individuel en plein air (sports de raquettes, athlétisme, cyclisme, etc...).

Effectuer des visites plus longues (et à plusieurs) en Ehpad

La ministre chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé samedi 12 décembre dans un communiqué un assouplissement du protocole sanitaire recommandé aux Ehpad à l'occasion des fêtes de fin d'année. Il entre en vigueur à partir de mardi et court jusqu'au 3 janvier.

Désormais, deux visiteurs au maximum peuvent rendre visite, dans sa chambre, à une personne résidant en Ehpad. Par ailleurs, une augmentation des jauges (c'est-à-dire du nombre de visiteurs par résident et du nombre maximal de visiteurs accueillis simultanément par plage de rendez-vous) peut être envisagée, explique le ministère, qui laisse les établissements le décider s'ils le souhaitent. De même, la durée des plages horaires de rendez-vous peut être allongée. L'objectif du gouvernement est de les rendre "plus conviviales". En plus, et "à titre exceptionnel", les sorties des résidents seront facilitées pour qu'ils puissent retrouver leur famille. Un test PCR ou antigénique est "fortement recommandé" avant et après ces sorties. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.