Covid-19 : "Les Français préféraient aller au restaurant, maintenant, notre temps est venu", estime un directeur de théâtres
Selon Jean-Marc Dumontet, la fréquentation est en train de repartir dans les théâtres. "On voit un mouvement poindre", dit-il sur franceinfo.
"Notre temps est venu", estime lundi 11 octobre sur franceinfo le directeur et propriétaire de nombreux théâtres parisiens Jean-Marc Dumontet. "Pendant très longtemps, les Français préféraient aller au restaurant. Maintenant, depuis l'automne, les gens retrouvent largement nos salles." Après presque 18 mois de fermeture en raison de la crise sanitaire, les salles de théâtre ont pourtant bien du mal à retrouver un public. Dans certains théâtres privés de la capitale, seuls 20% des fauteuils sont occupés. En région, la fréquentation a reculé de 30 à 40%, notamment à cause d'une chute des abonnements. "Il faut sortir de ce raisonnement anxiogène", répond Jean-Marc Dumontet
franceinfo : Constatez-vous une baisse de la fréquentation dans vos salles ?
Jean-Marc Dumontet : Évidemment, la fréquentation est un peu moindre, mais nos salles ont rouvert et ça se passe bien. On n'a pas assez de réservations d'avance, mais globalement on voit un mouvement poindre. Les gens reviennent largement au théâtre. En temps normal, tous les spectacles ne font pas le plein. C'est aussi le cas aujourd'hui. Le secteur de la culture a heureusement été très soutenu pendant la crise. Il y a évidemment des spectacles qui souffrent mais je crois qu'il faut sortir de ce raisonnement anxiogène. Il y a des spectacles qui marchent très forts en ce moment. Il y a eu un raz de marée pour Mylène Farmer la semaine dernière. Le Roi lion a des réservations très fortes. Maman avec Vanessa Paradis fonctionne très bien.
Vous êtes confiant pour l'avenir des théâtres ?
Il ne faut pas simplement s'orienter sur les mauvaises nouvelles. Il faut voir qu'aujourd'hui, notre temps, à nous théâtres, est venu. Pendant très longtemps, les Français préféraient sortir, aller au restaurant, dans les bars, à la plage, aller dehors et voir des amis. Maintenant, depuis l'automne, et maintenant que la rentrée des classes est passée, les gens retrouvent largement nos salles.
Les plus petites pièces de théâtre, plus confidentielles, courent-elles un risque supplémentaire ?
Les gens choisissent les spectacles en fonction de l'attrait qu'ils représentent pour eux. Fin septembre, on a démarré Simone Veil, les combats d'une effrontée avec Cristiana Reali. C'était à un moment où on n'avait pas de tête d'affiche, mais la qualité de ce spectacle fait qu'il y a un effet boule de neige et un bouche-à-oreille extraordinaire qui sont en train de s'opérer. Nos chiffres de réservation explosent. Il ne faut jamais oublier cette logique. C'est à nous, hommes et femmes de théâtre, de savoir créer ces moments privilégiés pour susciter le désir. Même si on a des moments un peu difficiles en ce moment, je n'ai aucun doute sur la pérennité de nos spectacles parce qu'il n'y a pas de changement d'habitude. On vit et on propose au spectateur une expérience unique.
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