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Covid-19 : "S'il doit y avoir un reconfinement d'ici 10 à 15 jours, il faut en parler dès maintenant", réclame Jean Rottner

Le président de la région Grand Est appelle le gouvernement à ouvrir un dialogue pour que les décisions soient bien comprises et acceptées par les Français. 

Article rédigé par franceinfo
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"J’ai la certitude que nous allons vers un confinement", estime Jean Rottner, président LR de la région Grand Est dans un message posté dimanche 25 octobre sur les réseaux sociaux pour évoquer l'épidémie de Covid-19. Invité de franceinfo, lundi matin, celui qui est également médecin urgentiste demande à Emmanuel Macron de lancer un dialogue autour du reconfinement : "Si reconfinement il doit y avoir dans dix ou quinze jours, parlons en déjà maintenant".

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franceinfo : Le reconfinement, pour vous, c'est un sentiment, une crainte, ou une certitude ?

Jean Rottner : C'est plus un sentiment et une crainte aujourd'hui. La certitude dans ce domaine-là, je pense qu'il faut rester extrêmement modeste et extrêmement humble. Mais comme médecin, j'ai le sentiment que les chiffres sont implacables. Plus de 50 000 cas positifs dimanche, 12 000 hospitalisations supplémentaires, 1 800 personnes en réanimation, mais surtout, nous avons passé le seuil de 1 000 morts par semaine. Ce sont les chiffres que le ministre de la Santé lui-même, qui n'est pas quelqu'un qui alarme inutilement, prédisait pour la fin de la semaine qui s'ouvre, donc il y a une accélération majeure de cette épidémie. En Europe, tous les pays prennent des décisions majeures aujourd'hui, qui ne sont pas forcément un confinement total, comme nous avons connu, mais un reconfinement adapté à des situations, adapté à des territoires.

Cela veut dire quoi un reconfinement adapté ?

Quand dans certaines régions de notre territoire national, on a plus de 1 000 cas positifs pour 100 000 habitants, ce sont peut-être des zones sur lesquelles il faut insister plus particulièrement. Cela veut dire qu'il faut préserver une forme d'activité économique, qu'il faut adapter nos transports en commun et étaler les heures de prise de travail, il faut peut-être conserver l'activité scolaire, tout cela je demande simplement que nous puissions en discuter avant qu'il ne soit trop tard, avant que la situation soit trop urgente. Plutôt que d'attendre encore quinze jours ou trois semaines, que le gouvernement ouvre des discussions avec les élus locaux, avec les organisations patronales et syndicales. Je sais que le chef de l'Etat voit les partenaires sociaux aujourd'hui : il doit s'exprimer là-dessus. Il doit débuter une forme de dialogue pour que la France ne soit pas bloquée. J'ai été frappé chez moi sur le terrain tout le week-end, de l'incompréhension des gens devant un certain nombre de décisions, devant leur fragilité aussi, qui s'exprime, devant leur espoir qui s'évanouit. Ils pensaient être sortis de tout cela. Ils ne voient pas la ligne d'arrivée, et pour eux c'est pénible et angoissant.

On a perdu trop de temps face à l'épidémie et on est train de perdre le contrôle ?

Je pense que l'épidémie est dorénavant devant nous. On a un ou deux trains de retard et il nous faut aujourd'hui prendre les bonnes décisions. Faisons-le dans la concertation, dans l'écoute, dans la bonne compréhension des phénomènes et de la manière de faire. Vous prenez un pays comme Israël, par exemple, qui a fait un confinement assez sévère, en quinze jours il a réussi à casser sa courbe d'épidémie. Quinze jours, avec le maintien d'une forme d'activité économique. Je ne dis pas qu'il faille faire cela en France, mais ouvrons le débat et je pense qu'il faut de la responsabilité. Il faut que les hommes politiques, les experts, les scientifiques soient crédibles. Il y a une forme de solidarité aussi à avoir dans un pays qui, aujourd'hui, va être quasi totalement touché, contrairement à la première vague. Essayons de construire ensemble une démarche qui soit une démarche cohérente, une démarche efficace. Il faut que nous sortions de cette deuxième vague en sachant, là aussi que l'on ne sait pas de quoi est fait l'avenir.

Les deux tiers des Français connaissent des mesures de couvre-feu. Ne faudrait-il pas attendre de savoir si cela marche ?

Bien sûr, on peut attendre que ça prenne encore dix jours pour en tirer les conclusions, je ne dis pas le contraire. Ce que je demande, c'est simplement si reconfinement il doit y avoir dans dix ou quinze jours, parlons en déjà maintenant, que l'on soit prêts, que l'on prépare les Français, que l'on explique ce que nous faisons, je crois que c'est juste la responsabilité que nous leur devons. Les Français sont intelligents, ils peuvent comprendre des mesures supplémentaires, mais ils veulent comprendre les mesures, comprendre la logique.

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