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"Ici, c'est un peu exagéré" : le confinement difficile à accepter dans les communes rurales

Les habitants de Mimet par exemple, dans les Bouches-du-Rhône, ne comprennent pas pourquoi ils sont traités comme dans les grandes villes. Le maire de la commune avait déjà contesté le couvre-feu devant la justice.

Article rédigé par Romane Porcon - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Vue du village de Mimet (Bouches-du-Rhône), en avril 2003 (illustration). (COLINET RICHARD / MAXPPP)

À Mimet, un village de 1 800 hectares, entouré de forêts, dans les Bouches-du-Rhône, il est bien difficile de se limiter à un kilomètre de déplacement. Rémi l'avoue, il lui arrive parfois d'enfreindre la loi : "On fait de mal à personne quand on marche tout seul dans les collines. Je fais quelques escapades, je déborde un petit peu, je n'ai pas de GPS pour savoir si je suis pile-poil à un kilomètres, ou si je suis à 1,5 kilomètre effectivement. Surtout quand je pars en vélo, il y a des petits endroits, où je suis obligé de dépasser, je le fais quand même."

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Dans cette commune de 4 700 habitants, le maire avait contesté devant le tribunal la première mesure de couvre-feu et avait obtenu gain de cause, avant qu'il ne soit élargi. Aujourd'hui, certains assument de ne pas strictement respecter l'ensemble des gestes barrières, ni le confinement. "Il n'y a pas les forces de l'ordre, en tout cas je ne les ai pas vues", poursuit Rémi.

Je ne pense pas que les forces de l'ordre aient la possibilité de quadriller toutes les collines, parce qu'on en a quand même pas mal tout autour.

Rémi, un habitant de Mimet

à franceinfo

Alors certains se pensent un peu à l'abri des regards, comme pour le masque. Que ce soit en balade ou même dans le village, Henri ne le porte pas : "Avec ma femme, nous partons marcher tous les matins une heure. On va dans la nature, pas besoin de masque. On le met dans la poche, au cas où. En ville, là où ils sont tous les uns sur les autres, ou dans les transports en commun, je conçois, mais ici, c'est un peu exagéré, parce que c'est un petit village, et comme vous voyez autour de vous, il n'y a pas grand monde. Donc je trouve que c'est un peu disproportionné."

Ce n'est pas le seul à le penser : Sandrine a bien son attestation, mais pas de masque sur elle. "Je n'en ai pas depuis le départ, quand le maire s'était opposé. Puis on a une distance assez respectée donc là, je ne vois pas la nécessité. Il n'y a personne !"

Nous, commune forestière et rurale, on ne peut pas être traités comme une grande ville métropolitaine, tout simplement.

Georges Christiani, le maire de Mimet

à franceinfo

D'où l'intérêt selon le maire sans étiquette de Mimet, Georges Christiani, d'adapter le confinement pour les petites communes : "Le confinement dans un petit village forestier ou rural est toujours mal accepté, parce qu'assez incompréhensible. Ici, les gestes barrières sont respectés, on est au grand air. Dans mon Ehpad, il n'y a aucun cas de virus, dans la crèche aucun cas, dans les écoles il y a eu un cas il y a un mois, donc c'est un autre monde, il suffit de voir les transports bondés le soir pour comprendre qu'il y a un autre monde." Dans ce village, on compte trois cas de Covid-19 depuis le début de l'épidémie.

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