"La perspective du reconfinement est aujourd'hui inéluctable", estime le maire de Nancy
Comme d'autres élus de la région Grand Est, Mathieu Klein milite pour un nouveau confinement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.
"Je pense que la perspective du reconfinement est aujourd'hui inéluctable", a déclaré lundi 28 décembre sur franceinfo Mathieu Klein, maire PS de Nancy. L'élu s'alarme d'une reprise de l'épidémie de Covid-19 sur son territoire et demande à l'Etat de prendre des nouvelles mesures à l'échelle de l'agglomération de Nancy ou de la région Grand Est. Les maires de Reims et de Colmar ont déjà réclamé des mesures similaires.
franceinfo : Vous demandez au gouvernement d'anticiper un rebond de l'épidémie de Covid-19. Pourquoi ?
Mathieu Klein : D'abord parce qu'en tant que maire de Nancy, j'observe la réalité de mon territoire. Ici, dans le Grand Est, et particulièrement en Lorraine et à Nancy, la circulation du virus s'est accélérée fortement depuis quinze jours, trois semaines. Je ne sais pas si c'est encore la deuxième vague ou déjà la troisième. A l'hôpital, la situation est très tendue, alors même que nous ne sommes pas encore en train de mesurer les effets exacts de ce qu'a été Noël et pas encore, évidemment, le réveillon de la fin de l'année. Donc oui, je suis très inquiet et je trouve que nous nous perdons peut être un peu de temps. Nous attendons finalement qu'une situation se dégrade pour prendre des mesures alors que nous pourrions faire preuve de plus d'anticipation.
Quand vous parlez de durcir les mesures, qu'est-ce que vous vous demandez précisément ?
Est-ce que c'est un couvre-feu élargi ? Est-ce que c'est un reconfinement de la population ? En tout cas, il faut que des mesures soient prises, c'est certain, pour que la circulation du virus soit enrayée. En quinze jours à l'hôpital de Nancy, nous sommes passés de 117 à 163 patients hospitalisés pour le Covid. La moitié des lits de réanimation de l'hôpital de Nancy sont aujourd'hui occupés par des patients Covid, la pression non seulement ne diminue pas, mais elle augmente. Rajoutez à cela le fait que, par exemple, dans les hôpitaux aujourd'hui, ce qui n'était pas le cas au printemps dernier, vous avez des soignants qui sont malades, des soignants qui sont épuisés d'une manière générale. Et puis nous sommes à nouveau face à des phénomènes de déprogrammation d'interventions dites "non-urgentes" en médecine ou en chirurgie. Vous ne pouvez pas indéfiniment déprogrammer des interventions.
Faut-il passer par des solutions locales, une adaptation des mesures à l'échelle d'une ville, d'un département, par exemple en reconfinant Nancy ?
Ce ne sera certainement pas à l'échelle d'une ville, c'est plutôt à l'échelle d'un territoire. Alors est ce que c'est la région, est-ce que c'est la métropole ? Il faut que nous puissions en discuter justement avec le gouvernement, avec l'Agence régionale de santé. Mais oui, il faut prendre des mesures plus restrictives : reconfinement ou couvre-feu. Je pense que la perspective du reconfinement est une perspective aujourd'hui inéluctable. Donc je préfère que le confinement soit mise en œuvre de façon rapide et anticipée, de façon à avoir le moins d'impact possible, notamment sur les plus jeunes, sur les écoles. Parce que je crois que là aussi, nous avons des expériences à tirer de ce qui s'est passé au printemps. Nous multiplions les centres de dépistage, nous préparons l'arrivée de la vaccination. D'ailleurs, j'insiste aussi sur le fait que dans nos régions, dans les régions les plus touchées aujourd'hui, il serait nécessaire que la vaccination soit présente le plus vite possible parce que nous avons besoin de protéger la population.
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