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Vidéo Que faire face à l'incertitude ?

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Les conseils d'Anne Giersch, psychiatre et directrice du laboratoire Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie à l'Université de Strasbourg.
VIDEO. Que faire face à l'incertitude ? Les conseils d'Anne Giersch, psychiatre et directrice du laboratoire Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie à l'Université de Strasbourg. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Les conseils d'Anne Giersch, psychiatre et directrice du laboratoire Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie à l'Université de Strasbourg.

"Face à l'incertitude, d'habitude, on recherche dans notre cerveau l'information qui manque. Tout ce qu'on sait a priori pour nous aider à prédire ce qui va se passer demain et à prendre une décision", explique la psychiatre Anne Giersch, spécialiste en neuropsychologie cognitive. Problème : aujourd'hui, avec la pandémie de Covid-19, "l'information, on ne la trouve pas dans notre cerveau, ni dans le cerveau des autres".

"La pandémie remet en cause une certitude fondamentale"

L'incertitude est une composante normale de la vie quotidienne car nous ne sommes jamais en possession de toutes les informations dont nous avons besoin. Toutefois, il est possible d'établir une certitude sur un sujet précis, grâce à "ce qu'on a perçu ou de ce qu'on a mémorisé". Ainsi, le cerveau peut "accéder à une information suffisamment complète pour prendre des décisions correctes", indique Anne Giersch.

En ce qui concerne la pandémie, personne ne sait ce qui peut arriver, même en collectant le plus d'informations possibles. D'où une sensation d'insécurité, particulièrement difficile pour les personnes qui se trouvent déjà dans une situation de précarité. "La pandémie remet en cause une certitude fondamentale qui était que nous n'étions pas exposés à des pandémies. Et peut-être que c'est ça qui peut fragiliser certaines personnes actuellement", analyse la psychiatre.

"On a vu pendant la pandémie combien la société se mobilisait. Il faut se rappeler de ça"

Face à cette situation, deux solutions sont possibles : nier la pandémie pour se protéger ou l'intégrer, l'assumer. C'est cette seconde option qui crée le sentiment de vulnérabilité. "C'est un nouveau risque auquel on ne pensait pas être exposé, surtout pour les générations comme les nôtres qui n'avons pas connu la guerre, qui n'avons pas connu de grandes catastrophes", note Anne Giersch.

Que faire pour mieux vivre cette période trouble ? Là-dessus, la médecin est claire : "S'il y a souffrance, il faut consulter. Les psychologues et les psychiatres sont là pour ça, et ils peuvent aider, il n'y a aucune honte à aller consulter. La situation est exceptionnelle. Consultez !"

Elle conclut, rassurante : "Il y a des incertitudes qui peuvent affecter massivement notre façon de vivre ou d'anticiper l'avenir, mais on a vu pendant la pandémie combien la société se mobilisait. Il faut se rappeler de ça. Savoir que nous aussi, on peut se mobiliser et que surmonter les obstacles, c'est quelque chose de positif. Donc peut être, dans l'incertitude, il y a quelque chose de positif pour l'avenir."

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