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"Convoi de la liberté" : que risquent les participants et pour quels motifs sont-ils verbalisés par les forces de l'ordre ?

Des centaines de véhicules qui participent aux autoproclamés "convois de la liberté" ont été verbalisés à Paris samedi, annonce la préfecture de police de Paris, alors que plusieurs convois sont en cours de contrôle.

Article rédigé par franceinfo
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Un participant au "convoi de la liberté" à Strasbourg le 11 février 2022. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Des consignes de "fermeté" ont été passées. Des milliers d'opposants au pass vaccinal et pour le pouvoir d'achat, réunis avec leur voiture, leur camionnette, leur camping-car dans les "convois de la liberté" ont gagné Paris et son périphérique samedi 12 février pour un premier rassemblement routier, malgré l'interdiction par la préfecture de police.

Ils ont l'interdiction de manifester dans la capitale avec leurs véhicules. Les forces de l'ordre procèdent à des contrôles d'où ces embouteillages aux entrées de Paris.

>> DIRECT. "Convoi de la liberté" : des manifestants aux portes de Paris, plus de 7 000 policiers et gendarmes déployés

Le préfet de Police, Didier Lallement, a précisé que 7.200 policiers et gendarmes étaient déployés jusqu'à lundi dans la capitale et avaient reçu des consignes de "fermeté". La préfecture a prévu des fourrières provisoires et plusieurs dizaines de véhicules de remorquage pour dégager d'éventuels barrages. Des blindés de la gendarmerie sont aussi positionnés à Paris, une première depuis les manifestations des gilets jaunes fin 2018. Selon leurs messages consultés par l'AFP, ils veulent devenir "une masse de véhicules impossible à contenir par les forces de l'ordre à moins que ces dernières ne bloquent elles mêmes les axes principaux de la capitale".

En début d'après-midi, 337 véhicules qui participent aux autoproclamés "convois de la liberté" ont été verbalisés, annonce sur Twitter la préfecture de police de Paris, alors que plusieurs convois sont en cours de contrôle.

Jusqu'à 7500 euros d'amende et six mois de prison

Le Premier ministre Jean Castex a promis d'être inflexible face au mouvement. "S'ils bloquent la circulation ou s'ils tentent de bloquer la capitale, il faut être très ferme", a-t-il insisté sur France 2.  

Dans un communiqué, la préfecture de police de Paris rappelle que les organisateurs d'une manifestation interdite par les autorités peuvent être punis par six mois de prison et une amende de 7 500 euros. Les participants, eux, sont susceptibles d'être verbalisés d'une contravention de quatrième classe, soit 135 euros.

La préfecture précise également qu'en vertu de l'article L.412.I du code de la route, s'ils bloquent la circulation, la sanction est lourde. 

"Le fait d'entraver ou de gêner une voie ouverte à la circulation est passible :

- de deux ans d'emprisonnement,
- de 4 500 euros d'amende,
- de l'immobilisation et la mise à la fourrière du véhicule utilisé pour commettre le délit d'entrave,
- de la réduction de moitié du nombre maximal de points sur le permis de conduire,
- une suspension du permis de conduire pour une durée de trois ans au plus.",
 détaille ainsi la préfecture de police de Paris.

Par ailleurs, cinq personnes ont été interpellées ce samedi place Denfert-Rochereau à Paris en possession de fronde et de matériel de protection (masques et et masques à gaz), annonce la préfecture de police de Paris sur Twitter. Un peu plus tôt, deux personnes avaient été interpellées sur cette même place parisienne. Les forces de l'ordre avaient alors retrouvé en leur possession des bidons d'essence, des marteaux et des couteaux.

Emmanuel Macron demande, enfin, les manifestants "au plus grand calme". Dans un entretien au journal Ouest France, le chef de l'Etat dit "entendre et respecter" le mécontentement : "Nous sommes tous collectivement fatigués par ce que nous vivons depuis deux ans, observe le président. Cette fatigue s’exprime de plusieurs manières : par du désarroi chez les uns, de la dépression chez d’autres. On voit une souffrance mentale très forte, chez nos jeunes et moins jeunes. Et parfois, cette fatigue se traduit aussi par de la colère."

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