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Coronavirus 2019-nCoV : la Chine suspecte le pangolin d'être la bête noire source de l'épidémie

L'animal a été identifié par des chercheurs chinois comme "un possible hôte intermédiaire" ayant facilité la transmission du virus. Mais d'autres scientifiques appellent à la prudence en attendant une confirmation définitive.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Un pangolin pris en photo au zoo de Taipei (Taïwan), le 22 juillet 2022. (SAM YEH / AFP)

Voilà le nouveau suspect numéro un : le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d'extinction, pourrait bien être l’animal qui a transmis le nouveau coronavirus à l'homme. C'est en tout cas l'hypothèse avancée par des chercheurs de l'Université d'agriculture du sud de la Chine, vendredi 7 janvier. Selon eux, ce petit mammifère à écailles menacé d'extinction pourrait être "un possible hôte intermédiaire". En clair, il aurait facilité la transmission du virus.

Un animal qui héberge un virus sans être malade et peut le transmettre à d'autres espèces est appelé "réservoir". Dans le cas du nouveau coronavirus, il s'agit certainement de la chauve-souris : selon une récente étude, les génomes de ce virus et de ceux qui circulent chez cet animal sont identiques à 96%.

Mais comme le virus de chauve-souris n'est pas équipé pour se fixer sur les récepteurs humains, il est sans doute passé par une autre espèce pour s'adapter à l'homme. C'est cela qu'on appelle "hôte intermédiaire". L'identité de cet animal intermédiaire fait l'objet de nombreuses interrogations depuis le début de l'épidémie. Un temps avancée, l'hypothèse du serpent a vite été balayée.

Or, après avoir testé un millier d’échantillons provenant d’animaux sauvages, les savants ont déterminé que les génomes de séquences de virus prélevés sur les pangolins étaient à 99% identiques à ceux trouvés sur des patients atteints du nouveau coronavirus, selon l’agence de presse étatique Chine nouvelle.

Le pangolin, victime de braconnage

Mais d'autres scientifiques appellent à la prudence en attendant une confirmation définitive. Ces éléments ne sont "pas suffisants" pour conclure, a tempéré le scientifique britannique, James Wood. "Les preuves de l'implication du pangolin n'ont pas été publiées dans une revue scientifique", critère indispensable pour accréditer cette hypothèse, a-t-il commenté. "Il faudrait voir l'ensemble des données génétiques pour connaître le degré de proximité entre les virus du pangolin et de l'homme", a renchéri Jonathan Ball, un autre scientifique britannique. 

Le nouveau virus a fait son apparition en décembre dans un marché de Wuhan, dans le centre de la Chine. Malgré son nom de "Marché de fruits de mer", nombre d'autres animaux, dont des mammifères sauvages, y étaient vendus pour être mangés. On ne sait pas si le pangolin en faisait partie. Selon l'ONG WildAid, près de 100 000 pangolins sont victimes chaque année en Asie et en Afrique d'un trafic illégal qui en fait l'espèce la plus braconnée au monde, largement devant les éléphants ou les rhinocéros.

Lors de l'épidémie de Sras (2002-03), également causée par un coronavirus, l'intermédiaire était la civette, petit mammifère dont la viande est appréciée en Chine. 

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