Coronavirus : comment repérer les faux messages d’information que nos proches nous envoient ?
Des messages qui prétendent détenir des informations exclusives sur le virus et qui livrent des conseils pour s’en prémunir circulent de plus en plus sur les réseaux sociaux et les messageries en ligne. Problème : ils sont bien souvent faux.
En cette période de confinement due à la pandémie de coronavirus, les messages sont un moyen privilégié pour échanger. Cela permet aux infos de proliférer. Souvent envoyés via les messageries en ligne comme WhatsApp, ou partagés sur les réseaux sociaux, ces messages prétendent provenir de médecins, chercheurs, ou encore infirmiers. Ils affirment détenir des informations sur le virus tout en livrant des conseils pour s’en prémunir. Mais ils sont bien souvent faux. La Cellule Vrai du faux de franceinfo vous donne des astuces pour les débusquer.
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Un message provenant d'un "médecin"
Dès le début du message, l'auteur signale que l'information provient d'un professionnel de santé. "Du chef de clinique à Necker en médecine interne" au message envoyé par une "infirmière au CHU de Montpellier", la présence de cette figure d’autorité a pour objectif de donner de la crédibilité au message. L’expéditeur du message prétend souvent avoir un lien avec la source et s’en fait le porte-voix. L'auteur parle d"un ami médecin" ou d'"un oncle médecin, chercheur et infectiologue" qui a "envoyé un message à [sa] mère".
Dans ces messages, le champ lexical utilisé est souvent alarmiste. Les scénarios exposés sont présentés comme étant beaucoup plus graves que ce que disent les médias et le gouvernement. L’usage des mots en majuscules permet aussi d’accentuer le caractère alarmiste du message. Par ailleurs, l’auteur de ces fausses informations s’emploie souvent à faire des projections dans le futur comme "le pic est attendu ce week-end" ou encore que "nous serons en stade d’infection maximale".
Fausses et vraies informations mélangées
Pour donner de la crédibilité au message, l'une des techniques utilisée est de mélanger des vraies informations avec des fausses. Si les auteurs de ce type de messages n’hésitent pas à employer un ton affirmatif, leurs informations ne sont quasiment jamais sourcées, ou alors très mal. En copiant-collant un passage de la publication en question dans un moteur de recherche, il est possible de retrouver la source officielle, si elle existe.
Ce type de message profite aussi des incertitudes qui peuvent également exister sur des sujets. Par exemple, certains messages évoquent le fait que "le virus peut vivre caché dans les vêtements et sur les tissus pendant environ 6 à 12 heures. (...) Sur des surfaces métalliques, il survit pendant environ 12 heures !" Toutefois, l'Organisation mondiale de la Santé explique, à ce stade, ne pas savoir "avec certitude combien de temps le virus responsable du Covid-19 survit sur les surfaces". Par ailleurs, plusieurs études ont été réalisées sur le sujet, mais elles n'arrivent pas toutes aux mêmes conclusions.
Un appel au partage
Dans ces messages, l'objectif est fait pour qu’ils soient partagés au plus grand nombre. D’abord, l’auteur invite explicitement chaque lecteur à transférer le message à d’autres proches. Par exemple, il est écrit : "COPIEZ, IMPRIMEZ, FAITES PASSER !", "Veuillez transmettre ce message à tous vos contacts", ou encore "Faites suivre l’info svp". L’autre technique pour augmenter la diffusion d’un même message consiste à lui apporter quelques modifications sans en changer le message central. Il est courant de tomber plusieurs fois sur le même message et de s’apercevoir que seul le début (ou la fin) a été modifié.
Il est d’autant plus difficile de contrôler la circulation de ces faux messages puisqu’ils nous parviennent de cercles proches via des messageries privées, contrairement à Twitter ou Facebook qui sont plus ouverts. Pour tenter de répondre à ce problème, l’Organisation mondiale de la Santé a choisi d’être présente en français sur WhatsApp en lançant un fil qui répond directement aux questions. Il est également possible de poser une question dans le live de franceinfo en utilisant #vraioufake afin qu’un journaliste vous réponde.
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