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Coronavirus Covid-19 : un blogueur mystérieusement disparu après des enquêtes sur la situation à Wuhan

Le régime chinois affirme que Chen Qiushi, qui a enquêté pendant plusieurs semaines là où est apparue la maladie, est en quarantaine. Mais ses proches redoutent une arrestation secrète.

Article rédigé par Dominique André - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le blogueur chinois Chen Qiushi a passé plusieurs semaines à Wuhan, pour enquêter sur le coronavirus Covid-19. (CAPTURE D'ÉCRAN YOUTUBE)

Chen Qiushi est arrivé le 24 janvier à Wuhan, dans la ville chinoise berceau du coronavirus Covid-19 (auparavant appelé 2019-nCoV), par le dernier train avant le bouclage du secteur. Ce blogueur, âgé de 34 ans, a enquêté durant des semaines dans les hôpitaux, les morgues, auprès des familles de victimes. Ses vidéos dénoncent le manque de masques, de blouses, et d'équipements médicaux. Elles ont remporté un succès immédiat.

Mais Chen Qiushi n’a plus donné de nouvelles depuis le 6 février. Dans l'une de ses dernières vidéos postées, le jeune avocat dit qu’il a peur : "Devant moi, il y a le virus. Derrière moi, il y a la loi et le pouvoir. Mais tant que je serai en vie, je continuerai de faire mes reportages."

Officiellement en quarantaine

Les proches de Chen Qiushi sont donc sans nouvelles depuis une semaine. L'un de ses amis a publié ce message : "La préfecture de Qingdao et le bureau des services de la sécurité locale sont allés au bureau du père de Chen pour le prévenir que son fils était en détention. Sa détention est désignée par le joli nom de 'quarantaine' ! Comme Chen a visité plusieurs hôpitaux, les policiers disent qu'ils croient qu'il a pris le risque d’être infecté, il est donc officiellement en quarantaine. C'est sa maman qui m’a prévenu."

Chen Qiushi n'est pas le seul activiste à documenter la situation sur internet. Les critiques se multiplient, au point d’inquiéter le gouvernement. Fang Bin, un lanceur d'alerte, a été arrêté. Une pétition a été lancée par plusieurs universitaires chinois pour exiger sa libération. Des cadres des autorités sanitaires de la province du Hubei, le berceau du virus, ont par ailleurs été limogés quelques jours après la mort du jeune médecin chinois qui avait lancé l'alerte fin décembre.

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