Coronavirus : face à la pénurie d’œufs, ils ont acheté des poules
Il était parfois difficile de trouver des œufs pendant le confinement. Certains Français ont donc carrément décidé d'installer des poulaillers dans leur jardin. Une tendance qui se poursuit, même après le déconfinement.
Gâteaux, brunchs, omelettes… Pendant le confinement, les Français ont beaucoup cuisiné à base d’œufs. À tel point, que les rayons des supermarchés se vidaient plus vite que d'habitude. À Toulouse, Sandra a trouvé une solution radicale avec ses voisins : "Je me suis lancée dans la construction d'un poulailler, un grand enclos pour douze poules. On a créé un groupe WhatsApp qui s'appelle 'Les voisins du poulailler'. Chaque jour, vers 19 heures, quelqu'un se rend au poulailler, compte le nombre d’œufs puis le communique aux autres qui viennent chercher leur part. Pour l'instant, on a six ou sept œufs par jour". Les citadins comme Sandra sont parfois allé chercher leurs poules pondeuses directement chez le producteur, mais les éleveurs en ont aussi beaucoup livré en ville.
La demande était si forte que Sébastien Falga, éleveur à Larrazet, dans le Tarn-et-Garonne, est allé livrer jusqu'à Perpignan, à Foix, mais aussi à Agen, et de l'autre côté du Gers, à la frontière avec les Landes. Il a vendu "10 000 poules en deux mois, contre 6 000 à 7 000 d'habitude en cette saison", et ça continue !
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Sébastien Falga, éleveur de volailles
"C'est une catastrophe pour réussir à fournir tous les clients, estime l'éleveur de Larrazet. Ça va de la personne qui veut deux ou trois poules pondeuses à celui qui eb veut une dizaine ! Les gens recherchent surtout une variété de coloris : noire, rousse, blanche, grise cendrée ou tachetée... Ça égaye un peu le jardin." Chez Sébastien Falga, la poule "prête à pondre" coûte 11 euros, contre 20 euros en animalerie.
Une bonne occupation pour les enfants
Cet engouement pour la poule pondeuse est aussi ressenti chez Alain Gardin, éleveur de poules à Montjoire, en Haute-Garonne. Il a eu "40 % de nouveaux clients" et estime également la hausse de son chiffre d'affaire de "20 à 30 % sur les huit dernières semaines". Il a surtout eu des demandes "de particuliers qui n'avaient jamais eu de poules pondeuses", "des habitants de lotissements, qui ont un petit bout de terrain", sachant qu'une poule peut se contenter de 5 m² d 'espace vital. Alain Gardin y voit une explication supplémentaire à celle d'avoir des œufs frais tous les matins. Selon lui, les poules sont "des animaux extrêmement sociables". "Pendant le confinement, les Français s'ennuyaient chez eux… Ils ont donc aussi pris quelques poules pondeuses pour occuper leurs enfants !" Dans sa ferme, la demande est également toujours très forte. Mais après l'engouement pendant le confinement, les éleveurs pourraient manquer de poules pondeuses pour les six prochains mois.
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