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Coronavirus : "Le confinement ne change pas notre posture face à la menace terroriste", explique le patron du GIGN

L'unité d'élite de la gendarmerie a lui aussi dû mettre en place des mesures barrières, mais poursuit sa mission, explique son commandant, le général Laurent Phélip, à franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo - Sébastien Thomas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Les missions du GIGN restent les mêmes, malgré le confinement pour cause d'épidémie. (GIGN)

Pas de répit, même en temps de confinement. Le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) poursuit ses missions pendant la crise sanitaire liée au coronavirus. Basé à Versailles ainsi que dans six antennes en métropole, ainsi qu'en Outre-mer, le service d'élite, qui compte 380 militaires, intervient toujours sur des opérations périlleuses. Des gendarmes de l'antenne GIGN de Cayenne sont par exemple intervenus au centre pénitentiaire de Remire-Montjoly en Guyane, mercredi 1er avril, où 70 détenus (sur les 120 que compte l'établissement) ont refusé de réintégrer leur cellule et ont mis le feu à des matelas. Aucun blessé n'est à déplorer.

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Le général Laurent Phélip, commandant du GIGN, évoque l'adaptation nécessaire de son unité à ces circonstances particulières.

Franceinfo : Quel est l'impact de l'épidémie de Covid-19 dans les rangs du GIGN ?

Laurent Phélip : Depuis le début de la mise en place des gestes barrières, puis du confinement, une application stricte des mesures nous a permis de ne jamais avoir plus de 5% du personnel symptomatique simultanément. Sur les cinq ou six personnes testées au début de la crise, deux étaient positives. Elles ont repris le travail depuis.

Le confinement et la distanciation sociale sont-ils compatibles avec l'entraînement ?

Le confinement dans les logements concédés par nécessité absolue de service (LCNAS, ou logements de fonction) permet d'avoir à proximité de nombreux personnels disponibles et opérationnels, au-delà de ce qui peut se faire en temps normal. Même les très rares permissionnaires sont présents chez eux.

Ensuite, toujours dans le souci du respect des mesures barrières, nous nous sommes organisés de sorte à préserver nos équipes et un certain nombre de personnes non malades. Pour cela, nous travaillons en "bordée" (c'est-à-dire par roulement), avec des équipes qui se croisent, et des personnels administratifs en télétravail. Enfin, la distanciation sociale nous impose de maintenir uniquement les entraînements individuels ciblés (tir toutes armes, footing, renforcement…).

Et concernant la menace terroriste, la situation change-t-elle quelque chose ?

Le confinement ne change pas notre posture face à la menace terroriste. Nous restons vigilants et en mesure d'intervenir sur tous types de cibles. Il est certain qu'un scénario comme celui du 13-Novembre, visant des matchs de football, des terrasses de café et un concert n'a pas de sens aujourd'hui. Se préparer au pire reste tout de même notre premier devoir, alors nous nous efforçons de penser à ce que pourrait faire l'adversaire en cette période de confinement et nous imaginons la parade.

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