Cet article date de plus de quatre ans.

Coronavirus : le ministère de l’Intérieur demande aux policiers de rendre leurs masques FFP2 aux agences régionales de santé, les syndicats le regrettent

Les syndicats de police demandent des masques chirurgicaux en compensation, d’autres appellent les policiers à "alléger, voire à ne pas effectuer les contrôles relatifsau respect des règles de confinement".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des policiers, lors d'une opération de contrôle, le 24 mars 2020 à Paris. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le cabinet du ministre de l’Intérieur demande aux policiers de rendre aux Agences régionales de santé, dans la journée du mercredi 25 mars, leurs masques FFP2 - périmés ou non - servant de protection contre l’épidémie de coronavirus, révèlent plusieurs syndicats de police. Certains demandent des masques chirurgicaux en compensation, d’autres appellent les policiers à "alléger, voire à ne pas effectuer" les contrôles pour faire respecter les règles du confinement.

>> Suivez l'évolution de l'épidémie de Covid-19 dans notre direct

Selon nos informations, le ministère de l’Intérieur explique dans un message que certains services de police détiennent localement des stocks de masques FFP2 et doivent les envoyer aux secrétariats généraux pour l’administration du ministère de l’Intérieur (SGAMI), qui les enverront à leur tour aux ARS. Ces secrétariats restitueront aussi leurs propres stocks.

"On ne nous donne rien en échange"

"Que ce type de masques retourne au personnel soignant, ça ne nous pose aucun problème et bien entendu les personnels soignants en ont besoin. Par contre, on ne compense en rien ce manque de masques, c’est-à-dire que nous on devrait avoir en compensation des masques FFP1, des masques chirurgicaux, afin que les collègues puissent se protéger le cas échéant, et au final, on ne nous donne rien en échange", dénonce le secrétaire général du syndicat Alliance.

Fabien Vanhemelryck "comprend tout à fait que le ministère aide le personnel soignant, par contre il ne faut pas qu’il oublie les policiers parce que les policiers sont confrontés aussi quotidiennement à ce problème de contagion et aujourd’hui les policiers ne peuvent pas se protéger". Il conclut : "A un moment, il faut savoir ce qu’on veut. Si on veut encore des policiers demain dans la rue et si on ne veut pas tous les voir confinés ou malheureusement contaminés, il va falloir les protéger".

Aujourd'hui, on envoie les policiers à l'abattoir.

Fabien Vanhemelryck

à franceinfo

De son côté, le syndicat Alternative Police "prend acte" de la demande du ministère dans un communiqué mais "considère qu’il n'est pas question que les policiers continuent à travailler sans un minimum de protection et à s’exposer de plus en plus à la contamination du Covid-19".

Dans ce cas, ce syndicat "appelle tous les policiers à alléger, voire à ne pas effectuer, les contrôles relatifs au respect des règles de confinement, faute de moyens de protection", il "invite" aussi "tous les policiers à ne pas verbaliser les contrevenants et à ne pas assurer l’accueil dans les services pour ne pas s’exposer inutilement".

Sur Twitter, le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) confirme cette information en concluant qu’il "y a donc bien pénurie de masques et les policiers sont sacrifiés".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.