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Coronavirus : L’économie repartira par "la consommation et l'investissement, c'est-à-dire tout simplement le désir de vivre", estime le directeur général de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque publique d'investissement, esquisse un scénario de reprise économique dans lequel la consommation des Français tient un rôle prépondérant. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, était l'invité de L'interview éco, vendredi 22 mars. (CAPTURE D'ECRAN FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La reprise économique après l’épidémie de coronavirus se fera par "la consommation et l'investissement, c'est-à-dire tout simplement le désir de vivre", assure ce jeudi sur franceinfo Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque publique d'investissement Bpifrance. Selon lui, si les Français se mettent en tête que la crise va durer plusieurs années, cela risque d’arriver.

franceinfo : Le prêt garanti par l’État va-t-il coûter cher aux finances publiques ?

Nicolas Dufourcq : On ne sait pas exactement combien ça va coûter. Lors de la crise en 2008, 2009, on a été surpris par le fait que finalement, le taux de perte était beaucoup plus bas que prévu. J'insiste bien sur le fait que ce ne sont pas des entreprises qui viennent mendier à l'Etat un soutien, c'est l'Etat qui a un devoir à leur égard, parce qu'on les a fermées. Maintenant, à supposer que 10 % aient fermé sur 100 milliards, ça fait 10 milliards de pertes. Sur les 10 milliards, l’État paiera 9 milliards et les banques paieront un milliard. C’est ça le principe. Maintenant, je pense que 10 % est un chiffre qui surestime la perte attendue.

Est-ce que les entreprises auront un délai pour rembourser les banques, et à la fin est-ce que leurs finances seront assainies ?

Oui, elles prennent un prêt à un an et au bout d'un an, elles peuvent décider de rembourser sur cinq ans de plus. C'est un prêt qui, de facto, peut devenir un prêt à six ans. On est dans une crise sanitaire. On n'est pas dans une crise économique classique, avec des déséquilibres massifs sur les prix, avec des bulles, etc. Donc tout dépend de la manière dont la reprise va s'accomplir. Nous pensons que si les entrepreneurs repartent immédiatement en investissant, les consommateurs sortent du déconfinement et se remettent, comme en Chine, à consommer, etc. On est dans un scénario en U. Si on est dans un scénario en U, les entreprises, on les aura aidés avec un pont aérien de cash, à traverser le fleuve et à passer cette épreuve éphémère et temporaire et elles repartiront et pourront, sur six ans, rembourser l'avance de recettes que nous leur avons faite. C'est le scénario dans lequel on s'inscrit aujourd'hui.

C'est la consommation qui doit être le principal levier de cette relance ?

La consommation et l'investissement, c'est-à-dire tout simplement le désir de vivre, j'ai envie de vous dire. C’est-à-dire d’aller au cinéma, de s'acheter une machine dans une usine, de repartir. Il ne faut surtout pas qu'on se mette en tête, qu'on est parti pour des années de crise moroses parce que si on le pense, ça va se produire.

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