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Coronavirus : les réponses à vos questions les plus fréquentes sur les vacances à l'heure de l'épidémie

#OnVousRépond : franceinfo mobilise ses équipes pour tenter de répondre à vos interrogations sur l'épidémie de Covid-19. Cet article est consacré aux vacances estivales, qui débutent vendredi alors que le virus reste présent en France et à l'étranger.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Sur une plage de Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, le 25 juin 2020. (KARIM SAHIB / AFP)

C'est le retour des beaux jours et vous ne voulez pas renoncer à vos vacances au soleil. Mais en raison du Covid-19, cet été est celui des incertitudes. Où partir ? Quelles règles respecter ? Quelles activités seront ouvertes ? Et quels risques encourt-on vraiment ?

Vous trouverez ci-dessous quelques-unes des réponses à vos questions autour des vacances estivales qui ont débuté vendredi 3 juillet, que ce soit sur les voyages à l'étranger ou en France, l'éventuelle diffusion du virus dans l'eau de mer, ou les risques potentiels d'exposer du gel hydroalcoolique au soleil. 

Peut-on partir en Europe ?

La Commission européenne a enjoint les pays membres de l'Union à rouvrir leurs frontières dès le 15 juin, après trois mois de fermeture. Depuis cette date, il est de nouveau possible de voyager à l'intérieur de l'Union (donc dans 27 pays, ainsi qu'au Royaume-Uni). Attention cependant : chaque pays a pu maintenir des restrictions ou imposer des mesures pour contrôler ou tenter de prévenir l'épidémie de Covid-19 sur son sol. C'est pourquoi il est recommandé de se renseigner auprès du ministère des Affaires étrangères ou des ambassades de France avant de réserver un billet.

Prenons quelques exemples de pays européens prisés des touristes. En Grèce, la quarantaine obligatoire a pris fin le 30 juin et les autorités ont annoncé qu'à compter du 1er juillet, elles ne pratiquent plus que des tests aléatoires à l'arrivée des voyageurs. Le port du masque est obligatoire dans les transports en commun et fortement recommandé dans les espaces fermés.

En Italie, les voyageurs en provenance de l'Union ou de l'espace Schengen peuvent circuler librement et ne sont plus soumis à une quarantaine. Sauf s'ils ont voyagé, dans les quatorze jours précédant leur arrivée en Italie, dans un pays dont les ressortissants ne sont pas autorisés à entrer en Italie (par exemple les Etats-Unis). Le cas échéant, ils ne peuvent entrer dans le pays qu'en justifiant d'un motif impérieux.

En Espagne, depuis le 21 juin, il n'y a plus aucune limitation à l’entrée sur le territoire ni mise en quarantaine. De nouvelles règles y sont en revanche appliquées pour combattre l'épidémie, comme le port du masque obligatoire dans les espaces publics, les hôtels et les commerces lorsqu'une distance d'un mètre ne peut pas être observée.

En Angleterre, à compter du 10 juillet, les voyageurs arrivant d'Allemagne, de France, d'Espagne ou encore d'Italie ne seront plus soumis à une "quatorzaine" obligatoire. Elle sera toujours nécessaire pour toute personne arrivant en Ecosse, Pays de Galles ou Irlande du Nord, sous peine d'amende.

Peut-on voyager dans les territoires d'outre-mer ? 

Lorsque l'on se rend dans les territoires d'outre-mer (La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe...), la quarantaine (ou plutôt la quatorzaine) à l'arrivée reste obligatoire jusqu'au 10 juillet. Lorsqu'on se rend à La Réunion, il est néanmoins possible d'éviter la quatorzaine si on passe un test de détection du coronavirus (et qu'il s'avère négatif) avant le départ. A partir du 10 juillet, "toutes les personnes qui voyageront cet été dans l’un des territoires d’outre-mer devront passer un test de détection au Covid-19 obligatoire, en juillet et en août", a annoncé le ministère des Outre-mer.

Mais tous ces territoires ne sont pas égaux devant le virus. Le gouvernement va prolonger l'état d'urgence sanitaire, entré en vigueur le 24 mars, pour la Guyane et Mayotte, où il s'étendra "jusqu'au 30 octobre inclus", car le Covid-19 y circule encore activement. Selon la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, le pic de contaminations est attendu en Guyane pour la mi-juillet ou la fin juillet.

Peut-on partir à l'étranger hors de l'UE ?

Si vous souhaitez voyager en dehors de l’Union européenne, "c'est possible à partir du 1er juillet, mais seulement dans les pays où l'épidémie sera maîtrisée", explique-t-on sur le site du gouvernement. En ce début juillet, hors Union européenne, il est pour le moment possible (parfois sous certaines conditions) de se rendre dans une quinzaine de pays : l'Algérie, l'Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Monténégro, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Serbie, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l'Uruguay. A cela s'ajoutent des pays de l'espace Schengen qui ne sont pas membres de l'Union européenne : la Suisse, l'Islande et le Liechtenstein, où l'on peut donc aussi passer ses vacances. La Norvège est aussi en passe de rouvrir ses frontières aux touristes, tout comme la République dominicaine. Concernant la Chine, les frontières seront ouvertes lorsqu'elle autorisera réciproquement le voyage des ressortissants européens sur son sol. Ce qui n'est pas le cas pour le moment.

Partout ailleurs, il est très hasardeux de tenter de poser ses valises. Il n'est ainsi pas possible de se rendre aux Etats-Unis pour le moment. En effet, la situation épidémiologique y est extrêmement préoccupante : on compte actuellement, outre-Atlantique, 128 062 décès pour 2 686 587 personnes contaminées par le Covid-19. Des chiffres en constante progression. 

Impossible également de se rendre au Brésil, qui a lui aussi fermé ses frontières aux ressortissants européens. Une exception peut être faite, côté brésilien, si vous êtes détenteur d'un permis de résidence brésilien ou si vous vous rendez au Brésil via un autre pays dont les ressortissants sont autorisés à franchir la frontière. Notons que la progression du Covid-19 est également très inquiétante dans ce pays, deuxième plus touché au monde après les Etats-Unis, avec 60 632 morts pour 1 448 753 cas.

En France, peut-on aller partout à la plage, à la montagne ou à la piscine ?

Depuis le 2 juin, les plages, les lacs et les plans d'eau sont ouverts sur tout le territoire français. Il vous faudra veiller à respecter le mètre de distance avec les personnes qui ne font pas partie de votre foyer ainsi que les fameux gestes barrières. "Le préfet peut interdire l’accès à une plage si ces règles ne sont pas respectées", prévient le gouvernement.

Quant aux piscines françaises, elles ont rouvert avec un nouveau protocole sanitaire : il faut réserver son créneau pour aller nager. Comme partout ailleurs, gestes barrières et distances de sécurité doivent être respectés à l'intérieur comme à l'extérieur des bassins.

Certaines activités de montagne et notamment la randonnée ont également repris avec la fin du confinement. Là encore, des règles spécifiques sont à observer pour éviter d'être contaminé ou de contaminer d'autres randonneurs. La Fédération française de randonnée a publié des indications pour une reprise sereine. Parmi celles-ci : "Le respect d’une distanciation physique spécifique entre les pratiquants qui dépendra de la vitesse de marche et de randonnée et du risque de contamination par postillons et gouttelettes de transpiration."

Le coronavirus est-il présent dans l'eau de mer ? 

Vous craignez que le coronavirus ne vous force à renoncer à vous rafraîchir ? Rassurez-vous, les dernières données sont plutôt encourageantes. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) a mené une étude en prélevant des échantillons dans les zones littorales sensibles aux contaminations par rejets humains. Si l'Ifremer reconnaît que "prouver l'absence réelle du virus est un art difficile", l'institut explique n'avoir retrouvé aucune trace du Sars-Cov-2 dans les coquillages et les eaux marines métropolitaines prélevées.

L'Ifremer indique par ailleurs qu'il poursuit cette étude et réalise désormais, tous les quinze jours, des prélèvements "afin de suivre les éventuels effets d’une circulation potentiellement accrue du virus dans la population dans le contexte de la levée progressive des mesures de confinement".

Est-ce qu'il est dangereux de s'exposer au soleil après avoir utilisé du gel hydroalcoolique?

Rassurez-vous, vous pouvez ranger le gel hydroalcoolique juste à côté de la crème solaire dans le sac de plage. La Société française de dermatologie a tenu à faire le point sur le bon usage de ce gel devenu la star de la lutte contre le Covid-19 et a déterminé que ses composants ne sont "ni photo-toxiques ni photo-sensibilisants", a-t-elle expliqué. Pas de danger manifeste à mélanger gel hydroalcoolique et soleil, donc.

Mais il faut quand même faire attention car ces substances ont des conséquences irritantes sur la peau. "Il ne faut pas oublier que l'alcool est un agent irritant et desséchant, qui peut déshydrater la peau. Et les rayons UV du soleil étant eux-mêmes assez agressifs, la peau doit faire face à deux agressions en même temps", tempère Brigitte Milpied, dermatologue à Bordeaux, interrogée sur BFMTV.

Prenez garde, par ailleurs, aux mains mouillées car l'eau peut diluer les composants du gel hydroalcoolique et lui faire perdre son efficacité en abaissant son degré alcoolique. Autant d'arguments pour privilégier le lavage des mains au savon dans la mesure du possible lors de vos après-midi à la plage. Quelle que soit votre décision, n'oubliez pas la crème solaire.

Quelles activités peut-on faire avec les enfants ? 

Les campings, les villages vacances, colonies de vacances et les lieux d'hébergement touristique ont rouvert dès le 2 juin. Les parcs d'attraction et de loisirs ont également rouvert après avoir mis en place les mêmes mesures sanitaires que dans la plupart des lieux recevant du public. Le parc Astérix (Oise), qui a rouvert le 15 juin, a rendu le port du masque obligatoire et tâche de faire observer les distanciations physiques. Le même protocole est appliqué au Futuroscope (Vienne), qui a rouvert deux jours plus tôt.

Par ailleurs, le ministre de l'Education nationale a dévoilé, samedi 6 juin, son plan pour les vacances estivales des enfantsLe dispositif "Vacances apprenantes" doit permettre à un million d'enfants d'avoir accès à un établissement scolaire qui restera ouvert pendant l'été. L'emploi du temps comprendra un renforcement scolaire le matin et des activités culturelles et sportives l'après-midi. 

Outre les écoles ouvertes, les enfants pourront s'inscrire dans des "parcours buissonniers (...)une façon très originale d'inventer de nouvelles colonies de vacances, en petits groupes", a affirmé le ministre de l'Education sur BFMTV. Ce dispositif permettra à des jeunes de moins de 17 ans de partir "à la campagne ou en zone littorale, à la découverte de la nature et du patrimoine local".

Peut-on laisser les enfants jouer ensemble ?

Ce que l'on sait de l'exposition des enfants à ce virus, c'est que ces derniers semblent nettement moins touchés que le reste de la population. Plus de 600 jeunes enfants ont été testés du 14 avril au 12 mai pour une étude francilienne consultée par l'AFP. Les résultats tendent à confirmer ce que beaucoup de médecins avaient pu constater : les enfants seraient beaucoup moins infectés et, par ailleurs, beaucoup moins contaminants que les adultes. Si les résultats de cette étude sont bien corroborés par d'autres travaux scientifiques, les enfants risquent donc moins pour leur santé à jouer avec leurs copains qu'à rester avec les adultes.

Que faire si on présente des symptômes alors qu'on se trouve en vacances en France loin de son domicile ? 

Les premiers signes cliniques d'une infection au Covid-19 comprennent une fièvre ou une sensation de fièvre (frissons, sensation de chaud-froid), une toux, des maux de tête, des courbatures, une fatigue inhabituelle. La perte brutale de l’odorat ou du goût est un signe distinctif du Covid-19. Dans les formes les plus graves, les personnes atteintes peuvent présenter des difficultés respiratoires pouvant mener à une hospitalisation.

Si vous sentez que votre état peut correspondre à ces symptômes mais que vous vous trouvez loin de votre domicile, votre premier réflexe doit être de contacter un médecin proche de vous, soit en vous rendant à son cabinet, en faisant bien attention à respecter les gestes barrières et à porter un masque, soit par téléconsultation. Vous pouvez également contacter le 0800 130 000 pour obtenir les coordonnées d’un médecin qui pourra vous prendre en charge. 

Si vos symptômes correspondent, ce médecin vous prescrira un test virologique que vous devrez aller passer dans un des 3 200 lieux de prélèvement ouverts sur l’ensemble du territoire. Pour savoir où effectuer un test, le ministère de la Santé a mis ce site à disposition. Cette carte recense l’ensemble des lieux de prélèvements en France.

Si votre test est positif, isolez-vous, respectez les consignes de l’Assurance Maladie ou de votre médecin et appliquez les gestes barrières. L’isolement pendant 14 jours, à partir du début des symptômes, sera nécessaire pour éviter de contaminer d’autres personnes. Pourrez-vous rentrer chez vous ? "Les personnes positives pourront rentrer à leur domicile en véhicule personnel seules ou avec leur famille en portant des masques", a expliqué à franceinfo la Direction générale de la santé (DGS), qui rappelle que chaque proche est également placé en quatorzaine au même titre que la personne malade.

Si vous ne disposez pas d'un véhicule personnel, il vous faudra contacter votre assurance, qui pourra, lorsqu'elle prend en charge les risques médicaux, vous rapatrier jusqu’à votre domicile. "Dans les autres situations, une solution d’hébergement dédiée pourra être trouvée par les autorités locales en lien avec le médecin ou l’Assurance Maladie", précise la DGS.

Que faire si on présente des symptômes alors qu'on se trouve en vacances à l'étranger ? 

Si vous vous trouvez dans la même situation symptomatique à l'étranger, vous devrez d'abord contacter les services de santé locaux et éviter de vous déplacer par vous-mêmes, confirme la DGS à franceinfo. Le meilleur réflexe à avoir est, ensuite, de vous mettre en relation avec le consulat français présent sur place afin de l'informer de la situation. Ce dernier peut vous mettre en contact avec des médecins français sur place, ou vous aider à vous faire prendre en charge.

Enfin, le cas de figure le plus probable est encore qu'on vous recommande de rester confiné dans votre lieu de résidence, pour une durée moyenne de 14 jours. En cas d'agravation de votre état de santé, l'ambassade de France du pays où vous vous trouvez pourra organiser votre rapatriement.

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