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Coronavirus : quels sont les quatre nouveaux indicateurs qui définissent si un département est rouge, orange ou vert ?

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Coronavirus : Olivier Veran détaille les quatre indicateurs utilisés pour le déconfinement
Coronavirus : Olivier Veran détaille les quatre indicateurs utilisés pour le déconfinement Coronavirus : Olivier Veran détaille les quatre indicateurs utilisés pour le déconfinement
Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de la Santé a détaillé les quatre données à surveiller pour apprécier l'avancée du virus sur le territoire : le taux d'incidence, le taux de positivité, le facteur de reproduction du virus et le pourcentage de malades du Covid-19 en réanimation.

Qu'est-ce qui justifie que les cafés et les restaurants puissent rouvrir dans les zones vertes et seulement les terrasses dans un département orange ? Le ministre de la Santé a présenté, jeudi 28 mai, les quatre nouveaux indicateurs qui permettront aux services de santé d'établir la carte du déconfinement et de surveiller l'évolution de l'épidémie sur le territoire et, le cas échéant, d'adapter les mesures sanitaires. Ils sont au nombre de quatre : il s'agit du taux d'incidence, du taux de positivité aux tests PCR, du facteur de reproduction du virus et du pourcentage de malades atteints du Covid-19 dans les services de réanimation.

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Le taux d'incidence

Il correspond au nombre de personnes infectées sur une semaine et sur une population de 100 000 habitants. Deux seuils ont été arrêtés par le ministère de la Santé : le seuil de vigilance est atteint si plus de dix personnes sont infectées pour 100 000 habitants. Au-dessus de 50 personnes infectées pour 100 000 habitants, c'est le seuil d'alerte qui est atteint.

"Ces seuils sont cohérents et convergent d'ailleurs vers les seuils retenus par des pays voisins", a précisé Olivier Véran. Le ministre de la Santé a notamment expliqué que ces mêmes seuils avaient été etenus en Allemagne. Ce taux "reste assez élevé" dans de nombreux départements, a-t-il prévenu. Cela concerne par exemple les Côtes d'Armor, le Haut-Rhin, le Nord, le Gers ou le Val d'Oise.

Cette incidence s'explique par la présence de "clusters", a rappelé le ministre. Ces foyers épidémiques sont "repérés, analysés, isolés", a-t-il assuré. Dans certains départements, comme en Île-de-France, c'est le niveau de circulation élevé du virus, et non pas les clusters, qui cause un taux d'incidence élevé. C'est donc l'une des raisons pour lesquelles Paris et sa région passe du rouge à l'orange et non pas au vert.

Si le seuil d'alerte venait à être franchi, "il appartiendrait aux autorités préfectorales, aux autorités de santé, de prendre des mesures pour mettre à l'abri les personnes les plus fragiles et, le cas échéant, aller plus loin en instaurant des limitations de circulation, toute mesure adaptées", a insisté le Premier ministre Edouard Philippe.

Le taux de positivité des tests PCR

Le ministre de la Santé a expliqué que l'augmentation des capacités de tests PCR permettait de déterminer que le taux de positivité à ces tests n'était plus que de 1,9%. "Plus le taux est bas, plus nous testons des personnes qui ne sont pas malades, plus nous testons large et donc plus les mailles du filet sont étroites", a-t-il déclaré. "Il était dix fois supérieur pendant la phase épidémique", a noté Olivier Véran, ajoutant que la France n'était "pas du tout" à saturation de ses capacités de tests de dépistage de la présence du SARS-CoV-2.

C'est un paramètre important, selon le ministre, car il permet de "détecter précocément des signes de reprise de l'épidémie" dans des territoires. Sur la carte présentée jeudi, tous les départements sont en vert car présentant un taux de positivité entre 0 et 5 %, hormis la Guyane en rouge à plus de 10%.

Le facteur de reproduction du virus

Egalement appelé "R effectif", il s'agit du nombre de personne que contamine une personne infectée. "S'il est supérieur à 1, cela veut dire que chaque porteur du virus va transmettre le virus à plus d'une personne et donc l'épidémie augmente, a expliqué Olivier Véran. Lorsque le R est inférieur à 1, on peut alors considérer que l'épidémie régresse."

Mi-mai, ce facteur était tombé à 0,6, selon le ministère. La carte présentée jeudi l'annonce à 0,77. Le ministre de la Santé a rappelé que la meilleure façon de réduire ce "R effectif" était de respecter les gestes barrières et la distanciaton physique, "afin de faire reculer l'épidémie jusqu'à l'éradiquer sur tout le territoire".

Le taux d'occupation des lits en réanimation par des patients atteints du Covid-19

C'est un indicateur connu qui permet de surveiller la tension du système hospitalier. Les seuils de vigilance et d'alerte ont été abaissés à respectivement 40% et 60% pour "accompagner le retour progressif à la normale", a précisé le ministre de la Santé. Comme pour la première phase du déconfinement, le ministre a rappelé que cet indicateur était observé à l'échelle régionale. "Lorsqu'il y a plus de 60% des patients qui sont en réanimation à cause d'une infection due au coronavirus, on considère que le seuil d'alerte est dépassé", a expliqué Olivier Véran. Ces paramètres étaient jusqu'à présent fixés à 60% et 80%.

Le nombre de patients en réanimation a largement baissé, passant de 7 148 le 6 avril à environ 1 500 désormais, mais la tension sanitaire reste importante en Île-de-France, classée orange, et à Mayotte, cassée rouge. Les hôpitaux et services de réanimation de la région Grand-Est sont passés, "il y a quelques jours seulement", au-dessous de ce seuil de 40%. Une bonne nouvelle, donc, pour les habitants de cette région durement touchée par l'épidémie.

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