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Coronavirus : rentrée progressive à l'école, petits groupes... Ce qu'il faut retenir de l'audition du ministre de l'Education nationale par les députés

Le ministre de l'Education nationale a dévoilé les pistes à l'étude pour que l'école puisse reprendre le 11 mai.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, lors d'une conférence de presse, à Paris, le 13 mars 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

Le ministre de l'Education nationale précise sa copie sur l'après-confinement. Jean-Michel Blanquer a été entendu, en visioconférence, mardi 21 avril, par la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale. Il a une nouvelle fois fait preuve de prudence. "Le 11 mai, on ne va pas, évidemment, avoir tous les élèves qui vont arriver et entrer en classe comme si on reprenait les choses normalement", a-t-il déclaré.

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Insistant sur le fait que les discussions étaient toujours en cours avec les organisations syndicales d'enseignants, les élus et les fédérations de parents d'élèves, et que les dispositifs étaient encore à préciser, Jean-Michel Blanquer a toutefois livré quelques pistes à l'étude pour cette "rentrée très progressive", qui pourrait s'étaler sur trois semaines.

Les classes seraient limitées à 15 élèves

Sans être affirmatif, Jean-Michel Blanquer a déclaré : "L'idée, actuellement, est d'abord qu'il y a un impératif catégorique, qui est lié à la doctrine sanitaire, qui est que l'on travaille par petits groupes. Nous définirons quel est le plafond de ces petits groupes, il sera peut-être différent pour l'école primaire et pour l'enseignement secondaire. Mais ce plafond pourrait être, par exemple, de 15 élèves."

"Il n'y aurait donc pas une seule classe qui aurait plus de 15 élèves pendant cette période, ce qui très souvent reviendra à faire un demi-groupe avec une classe existante", a-t-il remarqué.

Les cours reprendraient progressivement

Le gouvernement l'a déjà répété : la rentrée à partir du 11 mai va être lente et risque d'être différenciée selon les régions. Néanmoins, le ministre de l'Education a évoqué un délai de trois semaines pour parvenir à un retour à la normale.

Semaine du 11 mai. "A partir de la semaine du 11 mai, nous ferions rentrer les classes de grande section, de CP et de CM2", a expliqué Jean-Michel Blanquer lors de son audition. "Ce qui est important, a-t-il poursuivi, c'est que nous avons déjà des classes qui de toute façon ont moins de 15 élèves." Celles-ci pourront donc effectuer leur rentrée "sans grande modification". Et le ministre de citer les classes de CP et CE1 des écoles situées en zones d'éducation prioritaire, puisque celles-ci sont limitées à 12 élèves maximum. "Cela représente plus de 290 000 élèves aujourd'hui", a estimé Jean-Michel Blanquer. Il a aussi évoqué "65 000 enfants" appartenant à des classes de moins de 15 élèves "en milieu rural" qui "pourront rentrer aussi cette semaine-là de manière normale, je dirais, puisqu'ils ont le taux d'encadrement qui convient".

Semaine du 18 mai. Lors de la deuxième semaine, celle du 18 mai, ce seraient les collèges, avec les sixièmes et les troisièmes, les lycées avec les premières et les terminales, les lycées professionnels avec les ateliers industriels, qui pourraient reprendre les cours.

Semaine du 25 mai. Enfin, lors de la troisième semaine, l'ensemble des classes pourraient retourner à l'école. "C'est en trois semaines qu'il y aura une sorte de rodage. C'est dans le mois de juin qu'on sera dans un fonctionnement rodé, a fait valoir le ministre. Chaque territoire aura ses marges de manœuvre."

L'enseignement à distance serait possible

"On peut imaginer que dans certains endroits, le confinement se maintienne et dans ce cas-là, on aura l'enseignement à distance à plein régime", a ajouté le ministre de l'Education. Jean-Michel Blanquer a également mentionné les parents qui ne souhaiteraient pas que leur enfant reprenne le chemin de l'école par crainte de contagion. "Si des familles ne veulent pas envoyer leur enfant, c'est possible, mais il faudra assurer l'enseignement à distance", a-t-il remarqué. Finalement, un élève pourra être dans "quatre situations possibles", a résumé le ministre.

Certaines conditions sanitaires devront être remplies pour que l'école rouvre

L'accueil des élèves ne pourra se faire que si les établissements disposent des équipements permettant de respecter les impératifs sanitaires, a souligné Jean-Michel Blanquer. "Nous travaillerons avec l'ensemble des collectivités locales sur un ensemble d'enjeux, comme le savon, le gel hydroalcoolique, la présence de points d'eau de base", a-t-il énuméré. "Quand ces conditions ne seront pas réunies, cela n'ouvrira pas. C'est évident que les conditions sanitaires sont fondamentales, et que nous devons garantir les enjeux de santé aussi bien pour les personnels que pour les élèves", a-t-il assuré.

Jean-Michel Blanquer a également évoqué une future "doctrine" à propos du port du masque et "une doctrine sur comment on teste". Elles seront, selon lui, "articulées avec ce que les autorités de santé auront dit pour l'ensemble de la société française. Et nous nous y préparons dès que ces éléments seront prêts".

Les vacances d'été ne se passeraient pas comme d'habitude

Pour les vacances d'été, "on a quelques grands principes en tête", a indiqué Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale souhaite "permettre à plus d'enfants de partir en colonies de vacances". "Nous ferons des enquêtes auprès des élèves en mai-juin pour justement stimuler le fait qu'ils puissent bénéficier de dispositifs que l'on va mettre sur pieds", a-t-il dit. Jean-Michel Blanquer a exprimé le souhait que ces vacances "puissent se passer dans un cadre régional puisqu'il sera difficile peut-être de se déplacer, parce qu'ensuite il faudra, là aussi, des petits groupes, et que très souvent, il y a beaucoup de choses à découvrir dans sa propre région, sur le plan de la nature comme sur le plan de la culture".

Il a également mentionné des "dispositifs à géométrie variabble" et un renforcement du dispositif "école ouverte". Ce dernier "prendra une ampleur beaucoup plus grande que ce que l'on connaît aujourd'hui, c'est-à-dire des écoles et des établissements qui resteraient ouverts en juillet et août pour qu'il y ait des activités ludiques, sportives, culturelles". 

Sur les colonies vacances classiques, il a évoqué la "création d'un label qui permettrait aux acteurs habituels des colonies de vacances d'avoir à la fois des financements et une dynamique nouvelle". Cela pourrait "élargir peut-être le champ des acteurs parce que l'on a aussi dans le domaine du tourisme beaucoup d'acteurs qui auront envie de jouer le jeu de ces colonies de vacances, d'autant plus qu'ils n'auront peut-être pas leur clientèle habituelle cet été". Le ministre n'a toutefois pas livré les détails de cette proposition dont les contours restent encore flous.

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