Coronavirus : sur l'archipel des Glénan, l'école de voile espère retrouver la mer avant l'été
L'école de voile des Glénans, dans le Finistère, la plus grande d’Europe, accueille chaque année des milliers de jeunes et d’adultes sur les îles de l'archipel. Elle est aujourd'hui à l’arrêt, et espère pouvoir rouvrir fin juin.
Débarquer sur l’île de Drénec, dans le Finistère, la plus à l’ouest de l’archipel des Glénan, c’est comme pénétrer dans un village fantôme. L'île est fermée depuis fin septembre, et l’herbe a tout envahit sur ce petit confetti posé sur des eaux turquoises. C'est une chorale de goélands qui nous accueille. "Ils ont pris place sur l'île et là ils sont bien installés. Ils protègent leurs nids", indique Olivier Sanz de l’école de voile des Glénans. Avec le confinement à la mi-mars et l'épidémie de coronavirus, les Glénan ont retrouvé leur état sauvage. "On a dû fermer tout rapidement en l'espace de deux, trois jours, tout ranger et tout fermer, et puis laisser les îles entre guillemets à l'abandon", explique-t-il.
À cette époque de l’année pourtant, cet archipel, situé à trois-quarts d’heure de bateau de Concarneau, devrait vivre au rythme des stages de voile. "Là, en arrivant sur l'archipel, on devrait voir des voiles colorées un petit peu partout dans le lagon", affirme Tom Daune, le délégué général de l’école des Glénans. "On serait à 150 personnes sur les îles, ça veut dire qu'on aurait rapidement pas loin d'une centaine d'embarcations sur l'eau."
Même spectacle à terre sur la grande île de Penfret où l’école de voile possède trois sites pour l’hébergement des stagiaires. Il peut y avoir jusqu’à 220 personnes par semaine au plus fort de l’été. Pour Olivier Sanz, impossible à envisager cette année. "Pour la saison, c'est quasiment sûr qu'on ne pourra pas accueillir 100 personnes sur un site comme celui-ci, il va falloir réduire l'effectif. On ne sait pas de combien, on ne sait pas comment", déplore-t-il.
Aucune activité n’a pu démarrer. Les catamarans reposent par dizaines dans l’herbe. Aucune date n’est encore définie pour la reprise. Tom Daune, le délégué général, pense que la fin juin est un horizon raisonnable. "Il faut imaginer le cadre dans lequel l'activité nautique peut se dérouler, l'hébergement, la restauration, en jouant sur des propositions qui peuvent toucher à la densité, c'est à dire moins de personnes, explique-t-il, et effectivement, être en dessous des capacités théoriques d'accueil. Tous ces petits détails qui font un stage et qui font une pratique nautique devront prendre en compte cette distanciation sociale."
L’association créée en 1947 veut profiter de cette crise pour affirmer encore plus fort son rôle : la mer et la voile comme un rempart contre les inégalités.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.