Couvre-feu étendu, nouvelle appli, aides à la culture... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du gouvernement sur le Covid-19
Au total, 54 départements sont désormais soumis à un couvre-feu nocturne. Cette mesure entrera en vigueur dans la nuit de vendredi à samedi, à minuit.
"En France comme partout en Europe, la deuxième vague est là." Jean Castex a annoncé, jeudi 22 octobre, l'extension du couvre-feu à 38 nouveaux départements, ainsi qu'à la Polynésie, pour faire face à une circulation du Covid-19 "extrêmement élevée" sur tout le territoire français. Au total, 46 millions de personnes sont désormais concernées par ces mesures. Depuis l'instauration de premiers couvre-feux le 17 octobre dans huit métropoles et dans la région Ile-de-France, "32 033 contrôles ont été effectués, pour 4 777 verbalisations", a également précisé le Premier ministre.
>> Covid-19 : suivez notre direct après les nouvelles annonces du gouvernement
Jean Castex a averti que si l'épidémie de Covid-19 n'était pas jugulée, le gouvernement devrait "envisager des mesures beaucoup plus dures". Il a prévenu que "le mois de novembre" serait "éprouvant" et que "le nombre de morts" allait "continuer d'augmenter". Au niveau national, le nombre de personnes atteintes du Covid-19 s'établit sur les sept derniers jours à 251 pour 100 000 personnes, "c'est-à-dire une progression de 40% en une semaine", a-t-il rappelé, en annonçant un taux de reproduction du virus autour de 1,35, "ce qui, concrètement, signifie un doublement du nombre de cas en 15 jours". Voici ce qu'il faut retenir de cette conférence de presse.
Trente-huit nouveaux départements et la Polynésie soumis au couvre-feu
"Cette progression de l'épidémie nous conduit à étendre les mesures de couvre-feu à 38 nouveaux départements et à la Polynésie", a déclaré Jean Castex. "Au total, ce sont 54 départements qui seront soumis à couvre-feu, soit 46 millions de citoyens", a précisé le Premier ministre.
>> CARTE. Covid-19 : découvrez quels sont les 54 départements concernés par le couvre-feu
Les territoires concernés sont l'Ain, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, l'Ardèche, les Ardennes, l'Ariège, l'Aube, l'Aveyron, les Bouches-du-Rhône, le Calvados, la Haute-Corse, la Corse-du-Sud, la Côte-d'Or, la Drôme, le Gard, la Haute-Garonne, l'Hérault, l'Ille-et-Vilaine, l'Indre-et-Loire, l'Isère, le Jura, la Loire, la Haute-Loire, le Loiret, la Lozère, le Maine-et-Loire, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales, le Bas-Rhin, le Rhône, la Saône-et-Loire, la Savoie, la Haute-Savoie, Paris, la Seine-Maritime, la Seine-et-Marne, les Yvelines, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Var, le Vaucluse, la Haute-Vienne, l'Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, le Val-d'Oise. S'ajoute à cette liste la Polynésie française.
"Le couvre-feu s'appliquera de 21 heures à 6 heures et, normalement, pour une durée de six semaines", a rappelé Jean Castex. Ces règles entreront en vigueur dans la nuit de vendredi à samedi à partir de minuit. Comme dans les zones déjà concernées, les commerces, services, lieux recevant du public seront fermés après 21 heures. Il faudra une attestation pour sortir après cette heure.
Le taux d'occupation des lits en réanimation par des patients Covid dépasse les 44%
"Nous devons impérativement préserver notre capacité d'accueil à l'hôpital et dans les établissements. Or, le taux d'occupation de nos lits de réanimation a dépassé la barre des 44%", a alerté Jean Castex. "Quatre régions sont particulièrement touchées : Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Paca et Hauts-de-France, où la barre des 50% de lits de réanimation occupés par des patients Covid a été franchie", a-t-il ajouté, précisant que cette tendance allait se poursuivre dans les semaines à venir "compte tenu du nombre de nouveaux cas".
Mercredi, 26 676 nouveaux cas de Covid-19 ont été dépistés en 24 heures, contre un peu plus de 20 000 la veille. Le taux d'incidence est notamment en hausse à Clermont-Ferrand (322 pour 100 000 habitants), Tours (237) ou Nantes (194).
La nouvelle application TousAntiCovid lancée
La nouvelle version de l'application de traçage du virus, rebaptisée TousAntiCovid, a été présentée par le secrétaire d'Etat chargé du Numérique, Cédric O. "Ses premières fonctionnalités seront enrichies toutes les deux semaines", a-t-il affirmé, notamment avec l'intégration de l'attestation de sortie ou des registres des restaurants. "TousAntiCovid, c'est un geste barrière supplémentaire. Si vous avez croisé le chemin d'une personne contaminée et que vous aviez tous les deux l'application, vous serez averti dès que la personne aura les résultats du test", a assuré le secrétaire d'Etat, afin d'encourager son téléchargement.
Jeudi soir, après la remontée de plusieurs bugs concernant le téléchargement de l'application, la direction générale de la santé a précisé à France Télévisions : "Il y a beaucoup de téléchargements, donc une file d'attente s'est créée, comme un petit embouteillage. Il faut que les gens patientent et qu'ils continuent à télécharger l'application."
115 millions d'euros alloués à la culture
• 85 millions d'euros pour le spectacle vivant. Le fonds de sauvegarde et le fonds de compensation pour le spectacle vivant musical seront dotés de 55 millions d'euros complémentaires, dont 3 millions pour les auteurs. Les dispositifs mis en place seront confiés au Centre national de la musique et seront alloués à l'ensemble des acteurs du secteur, privés ou subventionnés.
Une enveloppe complémentaire de 20 millions d'euros sera mise en œuvre pour le théâtre, pour accompagner le secteur privé comme subventionné. "Début septembre, le ministère de la Culture a mis en place un fonds d'urgence spécifique et temporaire de solidarité aux artistes et techniciens du spectacle qui n'entrait dans aucun autre dispositif. Nous l'avons doublé pour atteindre 10 millions d'euros", a également déclaré la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
• 30 millions d'euros pour le cinéma. Avec les couvre-feux, "les deux séances du soir de 20 heures et de 22 heures ne peuvent plus avoir lieu. Or, ces deux séances représentent la moitié du chiffre d'affaires des salles. Notre objectif est de faire en sorte que les cinémas ne ferment pas, que le public puisse continuer à aller voir des films", a affirmé Roselyne Bachelot.
Cette enveloppe de 30 millions d'euros se traduira par un complément de prix sur chaque billet en zone de couvre-feu, pris en charge par l'Etat et reversé aux distributeurs. Un renforcement des mesures de soutien aux distributeurs et exploitants est également prévu.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.