Covid-19 : ce que l'on sait du nouveau foyer de contamination détecté à Shijiazhuang, près de Pékin
Quelques dizaines de cas ont été identifiés dans cette grande ville de la province de Hebei. Les autorités ont mis en place un vaste plan d'isolement et de tests de la population.
La Chine veut à tout prix contenir le risque d'une nouvelle explosion de cas de coronavirus. La ville de Shijiazhuang, à 300 km au sud-ouest de Pékin, a été placée sous cloche, mercredi 6 janvier, après la détection de quelques dizaines de cas de Covid-19. Les principaux axes routiers ont été coupés et les autorités testent massivement la population.
Quelques dizaines de contaminations déclarées
Les données diffusées par les autorités chinoises peuvent sembler dérisoires. Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei, qui entoure Pékin, a fait état de 117 contaminations, dont 63 annoncées dans les dernières 24 heures, mercredi. Sur ce total, 78 personnes sont asymptomatiques. Des chiffres encore très limités pour un territoire de 11 millions d'habitants, surtout si on les compare aux données européennes actuelles. La veille, le Royaume-uni déclarait ainsi plus de 60 000 nouveaux cas en 24 heures.
Ces quelques dizaines de malades ont suffi pour alerter les autorités chinoises. Il faut dire que le pays dénombre les nouveaux cas au compte-goutte ces derniers mois. Alors, cette nette progression locale par rapport aux jours précédents a rapidement fait grimper l'inquiétude des autorités.
Selon la commission nationale de la santé, 87 215 infections ont été confirmées en Chine continentale depuis le début de l'épidémie, et 4 634 personnes sont mortes. Aucun décès supplémentaire n'a été signalé mercredi.
Toutes ces données doivent toutefois être observées avec prudence. Une étude du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies a montré, fin décembre, que le nombre de contaminations à Wuhan, premier foyer épidémique du Covid-19 identifié dans le monde, serait près de dix fois supérieur au bilan annoncé jusqu'alors par Pékin.
Une ville coupée du monde
Afin d'éviter de voir le virus se répandre comme une traînée de poudre dans tout le pays, les autorités chinoises ont pris des dispositions strictes. Ainsi, les principaux axes routiers menant à Shijiazhuang étaient coupés mercredi matin, selon l'AFP. Au total, dix autoroutes conduisant à la ville étaient fermées, ainsi qu'une gare routière.
Tous les établissements scolaires ont également été fermés à Shijiazhuang, dont le vaste territoire compte 11 millions d'habitants.
Un district entièrement testé
Le pic des contaminations se concentre en réalité dans une zone bien précise, un des districts de Shijiazhuang, Gaocheng. Ce secteur de 40 000 habitants a été classé "à haut risque". C'est le seul territoire du pays à porter cette étiquette. Tous les habitants y ont fait l'objet d'un test de dépistage, selon les autorités sanitaires.
La télévision nationale a montré des images de résidents testés par des infirmiers en combinaison de protection intégrale et de barrages routiers contrôlés par la police et du personnel médical.
Avec des images rappelant la mise en quarantaine de la métropole de Wuhan il y a un an, la télévision a également montré des employés municipaux en train de pulvériser du désinfectant dans les rues de Shijiazhuang.
Inquiétude avant le Nouvel An chinois
La Chine, où le coronavirus a fait son apparition il y a un an, a largement éradiqué la pandémie dès le printemps. Le pays enregistre ces derniers jours des bilans en hausse, même s'ils restent très loin des décomptes annoncés à l'étranger.
Ce léger regain inquiète les autorités à l'approche de la grande migration du Nouvel An chinois, célébré cette année le 12 février. Ces festivités donnent habituellement lieu à la plus grande migration du monde, quand des centaines de millions de travailleurs quittent les grandes villes pour rentrer dans leur famille. De quoi inquiéter les autorités sur le risque de propagation du Covid-19.
Cette recrudescence survient aussi alors qu'est attendue en Chine une équipe de l'OMS chargée d'enquêter sur l'origine du virus. L'Organisation mondiale de la santé a annoncé mardi que les experts n'avaient toutefois pas encore reçu de visa pour entrer dans le pays, alors que certains d'entre eux étaient déjà en route.
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