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Covid-19 : en Martinique, "cela fait beaucoup de confinements" pour les habitants confrontés à une flambée de l'épidémie

La région d'outre-mer entame un nouveau confinement, de trois semaines, à partir du samedi 31 juillet, pour tenter de freiner l'augmentation des cas de Covid-19. Là-bas, les habitants tardent à se faire vacciner. 

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Au marché couvert de Fort-de-France, les commerçants craignent de perdre encore une part importante de leur chiffre d'affaires, durant le nouveau confinement qui débute ce samedi 31 juillet. (THIBAULT LEFEVRE / RADIO FRANCE)

Face à la flambée de cas de Covid-19 en Martinique, où le taux d'incidence dépasse les 1 000 cas pour 100 000 habitants, et où les services de réanimation sont en surcapacité, la région d'outre-mer se reconfine à partir du samedi 31 juillet. Le couvre-feu est également avancé à 19 heures. C'est le retour de l'attestation pour pouvoir se déplacer à plus de dix kilomètres autour de son domicile. Elle est en ligne sur le site de la préfecture.

À Fort-de-France, le coup est dur alors que la saison touristique bat son plein. Les habitants, comme ceux rencontrés au grand marché couvert de la ville, subissent cette situation. Sous la grande halle, il y a encore quelques touristes pour acheter des épices, du rhum ou des habits créoles. Mais la fréquentation est bien moins importante que les années précédentes. Il n'y a plus de bateaux de croisière, les hôtels peinent à se remplir, et le commerce fonctionne depuis plusieurs mois au ralenti.  

"Un gros manque à gagner"

Ti-dédette, qui tient un petit stand de produits locaux au milieu du marché, le reconnait, "cela fait quand même beaucoup de confinements". Elle dit "les subir à chaque fois. Les sous ne rentrent pas, alors que c'est le nerf de la guerre. Un gros manque à gagner." Depuis 2020 et le premier confinement, cette commercante enregistre un chiffre d'affaires en chute libre. Elle s'attendait pourtant à ce nouveau confinement, le souhaitait même, au vu de l'explosion du nombre de cas.

"Je ne suis pas pour ce nouveau confinement, mais il fallait le faire."

Ti-dédette, commercante sur le marché de Fort-de-France

à franceinfo

Ti-dédette n'est pas vaccinée. Elle dit préférer s'enfermer plutôt que de se voir injecter un produit qui lui fait peur.

Beaucoup de retard dans la vaccination

Ces propos hérissent les poils de Carole. Cette restauratrice, vaccinée depuis cinq mois, est très en colère contre son entourage. Elle appelle les Martiniquais à se faire vacciner, "parce que pour l'instant, on n'a pas d'autre solution. Si chacun ne prend pas part à la vie en société quelque part, on ne va pas avancer. Et ça risque de se poursuivre encore, encore, encore et encore."

Au 28 juillet, selon Santé Publique France, à peine 20% des habitants de l'île ont reçu une dose de vaccin, contre plus de 60% en moyenne dans l'ensemble des départements français. Elle rapporte des propos entendus de non-vaccinés, "parce que son médecin lui déconseille, parce qu'il ne veut pas qu'on lui injecte quelque chose dans le corps, etc. Il faut que les gens comprennent bien que celui qui mange dans un fast-food ne regarde pas la composition des aliments..."

"J'hallucine parce que je me rends compte que les gens ne comprennent pas qu'il y a une nécessité."

Carole, restauratrice à Fort-de-France

à franceinfo

"Il y a une pandémie mondiale", rappelle Carole. "Il faut s'y mettre parce que sinon, la Martinique sera toujours un département dans le rouge." Carole appelle les Martiniquais à "se sortir" eux-mêmes de la pandémie. Elle doit fermer son restaurant pour trois semaines, avec une nouvelle perte de chiffre d'affaires estimée à environ 80%. 

En Martinique, "cela fait beaucoup de confinements" pour les habitants - Reportage de Thibault Lefèvre

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