Cet article date de plus de deux ans.

Covid-19 : "Il faut tout mettre en œuvre pour diminuer les contaminations dans les écoles", demande un médecin généraliste

Selon le docteur Jérôme Marty, invité dimanche sur franceinfo, les protocoles mis en place dans les écoles pour faire face au Covid-19 "ne sont pas au niveau" si l'on considère la contagiosité du variant Omicron. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une enfant réalise un exercice en classe en portant un masque de protection contre le Covid-19, le 3 décembre 2021 à Gand (Belgique). (JAMES ARTHUR GEKIERE / MAXPPP)

"Il faut protéger les enfants, diminuer la circulation virale et tout mettre en œuvre pour diminuer la transmission dans les écoles", a alerté dimanche 26 décembre sur franceinfo Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML). Le médecin généraliste fait partie des 50 soignants signataires d'une tribune publiée dans Le Journal du dimanche. Dans le texte, les professionnels de santé, inquiets, alertent le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur le niveau de circulation du Covid-19 chez les enfants, notamment à cause du variant Omicron. Ils pointent aussi les conséquences du virus sur cette population et appellent à de nouvelles mesures comme le report de la rentrée scolaire, prévue pour le moment le 3 janvier.

franceinfo : Pourquoi cette alerte soudaine alors que la vaccination des enfants est lancée et que l'on entend dire que les formes graves sont moins importantes chez eux ?

Jérôme Marty : Parce que nous essayons de rester factuels. Voilà la situation : on a un variant, Omicron, qui circule énormément. Il y a eu plus de 100 000 nouveaux cas samedi. Nous savons que le virus a une plus forte propension à circuler à l'école que dans la population générale et qu'il y a également des conséquences des infections virales chez les enfants. Certes, elles concernent un faible nombre d'entre eux mais elles existent. Ils peuvent être atteints du syndrome inflammatoire multi-systémique (PIMS) qui apparait quatre à six semaines après l'infection et peut être grave. Ils peuvent aussi être touchés par un Covid long, par exemple. Nous disons donc qu'il faut protéger les enfants, l'école, diminuer la circulation virale et tout mettre en oeuvre pour diminuer la transmission dans les écoles.

Pour vous, ce qui a été mis en place n'est pas suffisant ?

Les protocoles ne sont pas au niveau. On est loin du compte. On a eu des taux d'incidence jusqu'à 2 000 cas pour 100 000 dans certaines écoles, avec la mise en place de graduations qui ne correspondaient pas du tout à l'importance de la situation virale. Nous demandons au ministre de la Santé de "prendre la main" sur le ministère de l'Éducation nationale qui a été très carentiel en termes de protection des enfants depuis maintenant deux ans. Concernant les tests, ils manquent de matériel. Il n'y a toujours pas eu d'audit de la qualité de l'air dans les écoles, des profs nous disent qu'ils ont encore des fenêtres qu'ils ne peuvent pas ouvrir, ils ne disposent pas de détecteurs de CO2, de purificateurs d'air... On n'a pas appris grand chose depuis des mois alors qu'on sait que le principal mode de contamination de cette infection c'est l'aérosol, auquel sont soumis les enfants dans les écoles.

Pourquoi le président de la République devrait vous écouter vous et pas les membres du Conseil scientifique ?

Nous on donne un son de cloche. Ils écouteront qui ils veulent. Cette tribune n'a pas vocation à faire peur mais à montrer la situation telle qu'elle est. Aux États-Unis, on voit une forte augmentation de l'hospitalisation des enfants, les PIMS ont tendance à se multiplier et 800 enfants de moins de 10 ans ont été hospitalisés ces dernières semaines. Même si ces chiffres restent faibles au regard du nombre d'enfants dans la population, ce n'est pas anodin donc nous devons regarder cela avec sérieux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.