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Covid-19 : l'extension du télétravail est diversement appréciée par les salariés

Le gouvernement incite au télétravail dans les entreprises pour lutter contre la 5e vague épidémique de Covid-19. Les salariés sont divisés sur cette extension du télétravail. Reportage dans le quartier de Montparnasse à Paris.

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Illustration d'un bureau vide. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le pas rapide au pied de la tour Montparnasse, Mohammed va prendre sa pause déjeuner avec un collègue. En ce moment ce commercial ne travaille depuis chez lui qu'une journée par semaine et ça lui suffit bien. "C’est chiant, c’est pas une vie de rester enfermé, s’exclame-t-il. C’est mieux d’être en extérieur et d’avoir des échanges avec d’autres personnes plutôt qu’avec son mur." Face à la 5e vague de Covid-19, le Premier ministre a invité, lors d'une conférence de presse lundi 6 décembre, les entreprises à passer à deux ou trois jours de travail à domicile. Il s’agit d’une recommandation mais Jean Castex envisage une obligation si cette recommandation ne fonctionne pas.

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Mohammed attend donc une décision de son entreprise sur une extension du travail à domicile. Son chef d'équipe Koceila n'y est pas favorable : “C’est un peu moins jouissif qu’une journée pleine de travail normal où je me suis déplacé. Deux jours, c’est le maximum que je pourrais accepter." Koceila juge aussi plus compliqué de motiver ses troupes à distance. Il y clairement une perte d'efficacité pour Adrien, cadre dans le BTP. Sa société attend une éventuelle obligation pour accroître le télétravail. "C’est beaucoup de téléphone, se plaint Adrien. On a les gars qui reviennent au bureau le soir donc on a l’information en direct avec eux."

"Le télétravail oblige à devoir doubler les appels, ça fait perdre plus de temps sur certaines tâches."

Adrien, cadre dans le BTP

à franceinfo

Perte de temps et aussi manque de confort à la maison ajoute son collègue Younes : “Si j’allume mon chauffage mon entreprise ne le paye pas pour moi. Je n’ai pas de siège adapté. Avec ma femme, il faut que quelqu’un soit dans le salon l’autre dans la chambre. Ce n’est pas évident de rester dans la même pièce toute la journée, ce n’est pas simple.”

Le télétravail est plus simple et même très apprécié pour Solenne. Elle est conseillère fiction dans l’audiovisuel et est passée à trois jours de télétravail la semaine dernière. “Ça se passe plutôt bien parce que j’ai un métier où je dois lire beaucoup", déclare Solènne. 

"Finalement je trouve que je suis plus efficace à la maison qu’au bureau où on est interrompu.”

Solenne, conseillère fiction

à franceinfo

Ludovic, salarié d'une complémentaire santé, rêve même de repasser au tout télétravail. "Si j’avais cinq jours, je pourrais partir ailleurs. Pendant le confinement j’étais dans le sud de la France donc c'était sympa”, raconte Ludovic qui apprécierait justement “un petit confinement en décembre” pour pouvoir partir, même s’il reconnaît que pour "l’économie ça ne serait pas une très bonne chose". Sans aller jusque-là, beaucoup regrettent les annulations des pots de fin d’année, qui auraient permis de revoir les collègues éloignés par le télétravail. 

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