Covid-19 : le ministère de l'Education allège le protocole sanitaire dans les écoles
Le ministère a mis à jour, vendredi, son protocole sanitaire dans les écoles. Il modifie notamment les circonstances qui imposent une fermeture des classes en cas de contamination par le variant identifié au Royaume-Uni.
Parents et enseignants dénoncent une "volte-face" du ministère, qui a allégé le protocole sanitaire dans les écoles alors que les variants du virus font craindre une résurgence de l'épidémie. "Le ministère [a publié] de nouvelles règles, plus souples, de fermeture de classes et d'isolement dans des situations de cas avérés et/ou cas contacts de variant", rapporte le syndicat national des enseignements de second degré Snes-Fsu.
En tout, 1 599 classes et 103 établissements scolaires sont fermés en raison de cas de Covid-19, a indiqué le ministère de l'Education nationale, vendredi 12 février. Des chiffres en nette hausse par rapport à la semaine précédente. Pourtant, le protocole renforcé le 1er février a bien été assoupli, vendredi. Le collectif Ecole et familles oubliées dénonce une "publication en catimini" et des règles "en totale déconnexion de la réalité des conditions sanitaires des écoles", dans un communiqué (PDF). Voici les changements apportés au protocole sanitaire et publiés dans la "foire aux questions" du site du ministère.
Le personnel n'est plus cas contact systématique
"Toutes les modifications vont dans le sens du maintien des classes après la découverte de cas de Covid-19", analyse le site spécialisé Café pédagogique. Tandis qu'auparavant, le personnel des écoles était considéré comme contact à risque dès que trois élèves "de fratries différentes" étaient testés positifs, il est désormais écrit qu'"une étude approfondie des contacts déterminera si les personnels de la classe doivent être également considérés comme contacts à risque, conformément aux prescriptions des autorités sanitaires". Cette nouvelle règle est valable pour les classes de la maternelle au lycée.
Pas de fermeture automatique en cas du variant détecté au Royaume-Uni
"En cas d'identification d'un variant chez un personnel ou un élève, la classe concernée sera fermée", déclarait début février le ministère. Une mesure qui "est en partie responsable de l'augmentation des fermetures de classes", note Le Monde. La règle a changé, vendredi, concernant le variant détecté au Royaume-Uni. "La conduite à tenir autour d'un cas confirmé de la variante britannique est la même que pour le cas général", peut-on lire sur le site du ministère. La fermeture de la classe pourra "être envisagée" après "analyse locale concernant la circulation de cette variante sur le territoire", mais elle n'est plus systématique.
La modification a déclenché l'incompréhension de certains enseignants : "Le Snes-FSU exige que des règles plus protectrices soient appliquées en cas de variants. Il rappelle au ministère que la zone B n'est pas encore en vacances et que dès lundi, des élèves et des adultes seront dans leurs collèges, lycées et CIO avec ce nouveau protocole qui n'a rien de renforcé", écrit le syndicat.
Les autres variants pris en compte différemment
Concernant les cas d'élèves infectés par les variants initialement observés au Brésil et en Afrique-du-Sud, la fermeture immédiate reste de rigueur. "Tous les élèves de la classe seront assimilés à des contacts à risque", précise le ministère. Toutefois, l'enseignant (et les autres membres du personnel qui interviennent dans la classe) n'est pas considéré d'office comme une contact à risque et "l'apparition de l'une de ces variantes chez un personnel n'implique pas automatiquement la fermeture de la classe".
Le ministère renforce cependant un élément du protocole : "Une fermeture de la classe est également mise en œuvre dès qu'un élève est identifié comme contact à risque d'un parent, d'un membre de la fratrie ou de toute personne vivant dans le même foyer que lui contaminé par une variante sud-africaine ou brésilienne", est-il écrit dans la "foire aux questions".
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