Covid-19 : le variant détecté en Angleterre "pourrait être associé à un niveau de mortalité plus élevé", indique Boris Johnson
Le Premier ministre Britannique a communiqué cet élément lors d'une conférence de presse, vendredi.
La déclaration est inquiétante. Le variant du Sars-CoV-2 détecté fin 2020 en Angleterre, plus contagieux, "pourrait être associé à un niveau de mortalité plus élevée", a indiqué le Premier ministre Boris Johnson lors d'une conférence de presse, vendredi 22 janvier. "Nous avons été informés aujourd'hui qu'outre sa propagation plus rapide, il semble aussi désormais que certains éléments indiquent que le nouveau variant – le variant qui a été découvert pour la première fois à Londres et dans le sud-est (de l'Angleterre) – pourrait être associé à un niveau de mortalité plus élevée", a dit le Premier ministre britannique, sans davantage de précisions sur la source de ces informations.
Tous les éléments actuellement disponibles montrent que les deux vaccins utilisés au Royaume-Uni, Pfizer-BioNtech et AstraZeneca-Oxford, restent efficaces aussi bien contre les anciens que les nouveaux variants du coronavirus, a-t-il ajouté.
"Beaucoup d'incertitudes autour de ces chiffres"
Jusqu'à présent, le variant nommé B.1.1.7 ou VUI-202012/01 (pour Variant Under Investigation n° 1 du mois de décembre 2020) est connu pour être plus contagieux, jusqu'à 70%, que la forme actuelle du virus. Le Royaume-Uni, qui a décidé de reconfiner sa population en catastrophe au moment où il lançait sa campagne de vaccination, est actuellement confronté à des bilans quotidiens très lourds en termes de décès. Il a recensé vendredi 1 401 morts supplémentaires, contre 1 290 la veille. Et ce alors que, mercredi 20 janvier, quelque 5,5 millions de personnes avaient été vaccinées dans le pays.
Pour les hommes âgés d'une soixantaine d'années, le risque de mortalité atteint 13 à 14 sur 1 000 avec le nouveau variant, contre 10 sur 1 000 avec la précédente forme de virus, a comparé le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance. "Je tiens à souligner qu'il y a beaucoup d'incertitudes autour de ces chiffres", a-t-il nuancé, mais il y a une "inquiétude qu'il y ait eu une augmentation de la mortalité ainsi qu'une augmentation de la transmissibilité".
Des études sont en cours partout dans le monde pour déterminer les raisons de cette plus forte contagiosité. D'autres variants, dont l'un initialement détecté en Afrique du Sud, inquiètent eux aussi la communauté internationale. "Ils ont certaines caractéristiques qui les rendent moins sensibles aux vaccins" et sont "plus préoccupants" que le variant britannique, a jugé Patrick Vallance.
"Les données devraient être rendues publiques"
Sur Twitter, le professeur François Balloux, directeur de l'Institut de génétique de l'University College London et spécialiste de la génomique des virus, invite à prendre ces déclarations avec prudence. Selon lui, cette surmortalité pourrait également s'expliquer par les tensions dans les unités de soins intensifs, la saisonnalité ou d'autres facteurs.
There might be some truth in this claim (or not). Case fatality rates in the UK over recent weeks may be compatible with infection with B 1.1.7 being associated to a marginally worse outcome, but this could equally be explained by strained ICUs, seasonality or whatnot.
— Prof Francois Balloux (@BallouxFrancois) January 22, 2021
1/ https://t.co/ozKVSFg5SH
Selon ce spécialiste, Nervtag, un comité d'experts du ministère de la Santé et des Affaires sociales, "a sans aucun doute accès à des données bien meilleures (c'est-à-dire les taux de mortalité des patients infectés par B 1.1.7 ou d'autres variants, correspondant au jour de l'admission et à d'autres variables clés). Étant donné l'importance de la question, je pense que les données devraient être rendues publiques", plaide François Balloux.
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