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Covid-19 : "On a le sentiment d'un gâchis énorme", déclare le professeur Djillali Annane après les annonces de Jean Castex

Le Premier ministre a annoncé, jeudi, que l'assouplissement des restrictions sanitaires au 15 décembre serait plus restreint que prévu.

Article rédigé par franceinfo
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Une soignante au service de soins Covid-19 de la Polyclinique Jean Villar à Bruges, le 3 décembre 2020. Photo d'illustration. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"On a le sentiment d'un gâchis énorme", déclare le professeur Djillali Annane, jeudi 10 décembre sur franceinfo, après les annonces de Jean Castex. Le Premier ministre a annoncé un assouplissement des restrictions sanitaires au 15 décembre plus restreint qu'initialement prévu en raison de la situation sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19. Pour le chef du service de réanimation de l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), "on paie un défaut de préparation à la deuxième vague qui était pourtant clairement annoncée"

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Selon Djillali Annane, seul "un renforcement des mesures de contrôle de la circulation du virus permettra de sortir à la baisse" de ce plateau de contaminations. Il appelle les Français à ne pas "se relâcher sur les gestes barrières" pendant les fêtes, sans quoi ils en payeront "le prix fort". Djillali Annane pense qu'"on ne sortira pas avant le printemps de cette situation".

franceinfo : Le risque, selon le Premier ministre, concerne un redémarrage de l'épidémie ?

Djillali Annane : On se trouve toujours dans la deuxième vague. Le déclin que l'on observait depuis trois semaines s'est arrêté il y a une semaine, avec un plateau à haut niveau d'environ 14 000 contaminations par jour. C'est le renforcement des mesures de contrôle de la circulation du virus qui va nous permettre de sortir à la baisse et pas à la hausse.

On ne sortira de cette situation qu'après le printemps, pas avant.

Le professeur Djillali Annane

à franceinfo

L'enjeu est de garder le contrôle sur l'épidémie alors que tous les ingrédients sont là pour que ça reparte à la hausse. Le virus est clairement là, il va falloir plusieurs mois avant que la vaccination impacte réellement les choses, on a tendance à vivre plutôt à l'intérieur en cette saison, et puis on va avoir tendance à être plus nombreux et à se relacher encore sur les gestes barrières avec les festivités qui arrivent. Et ça ne ratera pas, le prix payé sera fort.

Comment avez-vous réagi en tant que médecin aux annonces du gouvernement ?

On est un petit peu triste, pour ne pas dire aigri, d'en être encore là. Cela fait neuf mois que ça dure et qu'on paie un défaut de préparation à la deuxième vague qui était pourtant clairement annoncée. On a le sentiment d'un gâchis énorme. Il est vraiment important de ne plus rater aucune opportunité de contrôler l'épidémie. On comprend parfaitement la nécessité de trouver des moments de respiration, où on revit un petit peu. On a, nous médecins, le souhait de pouvoir disposer de tous les outils pour aider au contrôle de l'épidémie et ce n'est pas complètement le cas aujourd'hui. La vaccination arrive mais il y a d'autres traitements dont on pourrait disposer, qu'on n'a pas encore en France.

Quelle pression y aurait-il sur les hôpitaux si on parvenait à stabiliser ce nombre de contaminations ?

Si on en reste à ce plateau de 10 000 à 15 000 contaminations par jour, on gardera le contrôle sur l'épidémie. On observe ce que nos collègues de l'hémisphère Sud ont observé il y a quelques mois. Les autres maladies habituelles de la saison automne-hiver ne se manifestent heureusement pas, pour l'instant. C'est une pression en moins. Si on en reste donc à ce plateau, on évitera toute saturation et toute tension sur l'hopital et la réanimation.

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