Covid-19 : vers une judiciarisation de la vie politique ?
Le débat est ouvert concernant la judiciarisation de la vie politique après la mise en examen d’Agnès Buzyn par la Cour de justice de la République, vendredi 10 septembre. Arnaud Dilloard, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis, et Stéphane Rozès, politologue et professeur à Sciences Po, étaient les invités du 23 heures.
Après la mise en examen d’Agnès Buzyn pour "mise en danger de la vie d’autrui", vendredi 10 septembre, la question d’une éventuelle judiciarisation de la vie politique se pose. "Ce n’est pas vraiment nouveau. La Cour de justice de la République a déjà rendu une dizaine de décisions. Mais c’est la première affaire liée au Covid-19", précise Me Arnaud Dilloard, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis et docteur en droit public. 16 plaintes ont été jugées recevables par l’instance. "Ce qui est assez frappant dans ces plaintes, c’est de voir leur grande diversité. Pour qu’une plainte soit recevable, il doit y avoir un certain nombre de critères respectés, comme celui du sérieux. On a vu des plaintes pour génocide. Un travail de filtre très important a été fait."
"C’était une mascarade"
Stéphane Rozès, politologue, président de Cap et enseignant à Sciences Po, était également invité du 23 heures. "Il s’agit de questions sanitaires, et donc de la vie et de la mort de personnes. Lorsque la pandémie arrive, l’exécutif semble être pris par surprise. Il savait qu’il y avait une épée de Damoclès au-dessus de lui, notamment à cause de déclarations contradictoires de l’ancienne ministre de la Santé. Quand elle va aux municipales à Paris, elle a une phrase incroyable : 'On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade'", détaille-t-il, précisant également qu’Agnès Buzyn dit avoir alerté le président des risques dès le 11 janvier 2020.
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