Dans les écoles, les capteurs de CO2 deviennent l'attraction de la rentrée
Lors de cette rentrée toujours placée sous le signe du Covid, des capteurs de CO2 ont été installé dans de nombreuses classes. Les élèves guettent désormais le petit voyant rouge indiquant que la pièce doit être aérée. Un dispositif qui représente un coût pour les communes. Mais à Villedieu-sur-Indre, la municipalité n’a pas reculé devant cette dépense supplémentaire. #IlsOntLaSolution
Ce n'était pas une rentrée comme les autres pour les 220 écoliers de Villedieu-sur-Indre. Le premier cours, c’est le maire en personne qui l’a donné. Xavier Elbaz a présenté ce qui peut passer au premier abord pour un simple gadget : un boîtier en plastique d'une dizaine de centimètres de long qui est en fait un capteur de CO2. Il mesure la concentration de dioxyde de carbone. Grâce à lui, on connaît le taux d’air expiré dans une pièce. Les minuscules gouttelettes qui le compose se diffusent librement et avec lui - parfois - le coronavirus.
Pour éviter cette concentration de CO2, le capteur dispose de trois voyants : le vert atteste d'une bonne qualité de l'air, le voyant orange indique qu'il est nécessaire de faire circuler l'air dans la pièce. La diode passe au rouge ? Vite, on ouvre en grand les fenêtres et on fait sortir tout le monde !
Choix et coût assumés par les communes
Les écoles n'ont aucune obligation d'avoir un tel dispositif qui est juste recommandé par ministère de l'Education nationale. D'ailleurs, son achat reste à la charge totale des communes. Et c'est bien là le problème. Vendu entre 20 et 400 euros l'unité selon la technologie proposée, il représente un investissement que toutes les mairies ne sont pas en mesure de réaliser.
A Villedieu-sur-Indre, la commune (qui compte environ 2 700 habitants) a déboursé près de 3500 euros pour investir dans un modèle Class'air, fabriqué par Pyrescom. Ce modèle, un des rares capteurs made in France, coûte environ deux-cent euros. Mais le choix semblait évident : "Lors de la précédente année scolaire rappelle Xavier Elbaz, nous avons eu ici près de 10% des élèves positifs au Covid-19 en même temps.
On a voulu mettre le paquet sur les moyens qui existent pour assurer une meilleure sécurité sanitaire pour nos enfants.
Xavier ElbazMaire (DVD) de Villedieu-sur-Indre
Du côté des enseignants, on reconnaît que ce dispositif peut s'avérér utile, comme un rappel à l'ordre efficace, "surtout pendant l'hiver" souligne Laurence Doidy, une institutrice, "car c'est le moment où on est plus confinés dans les classes, et peut être qu'on pensera moins souvent à aérer".
Efficacité confirmée
Vu leur (apparente) simplicité, on peut s'interroger sur l'efficacité de ces capteurs CO2 dont les seuils ont été définis par le Haut Conseil de la santé publique. "Une concentration en CO2 supérieure à un seuil de 800 ppm (partie par million, NDLR) doit conduire dans tous les cas à ne pas occuper la salle et à agir en termes de renouvellement d’air ou de réduction du nombre de personnes admises dans les locaux" estime l'autorité de santé. Pour avoir un ordre d'idée, la concentration de CO2 à l'extérieur se situe autour de 410 ppm.
On estime à 10% le pourcentage de classes françaises équipées de ces capteurs. Certaines ont aussi choisi d'y ajouter des purificateurs d'air.
Pas de risque zéro
Reste que, comme le rappelle le maire, "le risque zéro n'existe pas". Et c'est pour cela que Jean-Paul Obellianne, le directeur académique de l'Indre était lui aussi présent pour rappeler la marche à suivre si un cas de Covid était détecté. "En primaire, c'est très simple : un cas de Covid dans une classe, elle est fermée pour 7 jours et les élèves de la classe restent en enseignement à distance".
Pour conforter ce dispositif technique, des tests salivaires devraient être mis en place dès la mi-septembre dans les écoles de l'Indre.
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